Intervention de Fatiha Keloua Hachi

Séance en hémicycle du jeudi 28 mars 2024 à 9h00
Discussion des articles — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFatiha Keloua Hachi :

Au total, quelque 12 000 Français musulmans d'Algérie sont raflés, parqués, tabassés, et, pour les moins chanceux d'entre eux, noyés dans les eaux froides de la Seine. L'histoire du 17 octobre 1961 est donc celle d'un crime d'État – d'un crime colonial –, et non celle de débordements policiers individuels, ni même d'une action autonome de la préfecture de police. Elle est aussi celle d'un mensonge d'État, d'une dissimulation politique et médiatique, d'un effacement judiciaire et du travail empêché des historiens. Dès le lendemain du massacre, le contre-récit officiel s'organise : Matignon, l'Élysée et le ministère de l'intérieur s'appliquent à accréditer une thèse officielle mensongère, qui ne sera ébranlée pour la première fois que trente ans après les faits.

Parler du 17 octobre 1961, ce n'est pas parler d'un événement isolé de l'histoire, d'un drame ponctuel. C'est commencer – enfin – à briser le tabou d'un système colonial, de ses abus, de ses non-dits et de ces crimes, de la colonisation dont Frantz Fanon disait qu'elle était « une négation systématisée de l'autre, une décision forcenée de refuser à l'autre tout attribut d'humanité ».

Certains de celles et ceux qui ont vécu ce drame nous écoutent dans les tribunes de cet hémicycle. .

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion