Intervention de Cyril Hanouna

Réunion du jeudi 14 mars 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Cyril Hanouna, producteur et animateur de programmes télévisés, président de H2O Productions :

Quand on a une sanction, c'est un drame pour nous. On n'est pas contents, on ne fait pas la fête dans la loge. On a eu des sanctions énormes : 3,5 millions d'euros d'amende ! Vous pouvez commettre n'importe quel délit, jamais vous n'aurez une telle amende la première fois ! C'est vraiment disproportionné. On ne s'en réjouit pas. On en parle avec les directeurs de la chaîne, on en parle avec Franck Appietto, avec Gérald-Brice Viret, avec Maxime Saada, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. On a eu une sanction l'an dernier, parce que je portais des marques à l'antenne, ce dont je ne m'étais même pas rendu compte. On est les seuls à avoir eu une aussi grosse sanction. Désormais, dès que j'apparais à l'antenne, j'ai de l'adhésif partout. Ça m'a coûté beaucoup en fringues, mais ça nous permet de ne pas prendre d'amendes.

Pour revenir sur la plus grosse sanction, à la suite à ce que tout le monde a appelé l'affaire Louis Boyard, sachez que j'ai reçu de nombreux députés sur mon plateau – il y en a d'ailleurs ici qui sont déjà venus et avec lesquels ça s'est très bien passé. Je n'ai jamais eu de problème avec un député, ni avec un invité. Le seul avec lequel j'en ai eu, c'est Louis Boyard. C'est un cas un peu particulier. Louis Boyard, c'est avant tout un chroniqueur. Je pense que, s'il a été élu, sans vouloir jeter des fleurs à TPMP et à moi-même, on y est un peu pour quelque chose. On lui a donné une visibilité incroyable.

Louis Boyard, je l'invite gentiment sur un sujet. Il arrive et il avait tout prémédité. Il s'était dit qu'il allait faire un happening et essayer de faire sortir Cyril de ses gonds, ce qu'il a d'ailleurs réussi à faire. Je regrette bien entendu mes propos sur Louis Boyard. Mais quand il est venu sur le plateau, je ne voyais pas un député – j'aurais dû – mais un pote, qui me trahit, en direct, un pote, qui m'a appelé un jour et m'a dit : « Cyril, je suis sur RMC, je ne gagne pas bien ma vie, je crois que j'ai beaucoup de talent, j'aimerais te rejoindre. » Il est parti du jour au lendemain de RMC – des « Grandes Gueules », alors que j'aime beaucoup cette émission et ses deux présentateurs – et il est venu chez moi.

Quand il a été élu, à minuit, il m'a envoyé un message. Je pourrais vous le lire mais, en substance, il disait : « Cyril, ça y est, je suis député, c'est énorme, on va pouvoir faire des darkas ». C'est un mot qui veut dire qu'on allait pouvoir rigoler ensemble. Quelques mois plus tard, je vois un garçon sur le plateau qui n'est pas du tout le même que celui que j'avais connu, celui avec lequel je rigolais dans les loges, avec lequel on passait des heures à discuter avant les émissions, avec lequel on se disait qu'on allait prendre un verre. J'étais non seulement déçu de son attitude, mais aussi de perdre celui que je considérais, peut-être pas comme un ami, mais comme un bon pote. Il y a un truc qui me rend fou, c'est la trahison. J'ai pris son attitude à l'antenne comme une trahison.

Pour répondre à votre question, monsieur le président, bien sûr qu'on parle avec la chaîne. À chaque fois qu'on a eu des sanctions sur un point précis, ce problème ne s'est pas reproduit. Depuis l'affaire Louis Boyard, je n'ai jamais eu de problème avec un invité. Je n'en avais d'ailleurs jamais eu avant lui. Il est le seul avec lequel j'ai eu des problèmes. Je l'ai dit, il n'était pas pour moi un député mais un pote, et j'ai été trahi par mon pote en direct. Je peux vous dire que c'est ça qui m'a fait le plus de peine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion