Intervention de Hervé de Lépinau

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2024 à 15h00
Révision des traités européens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Lépinau :

J'espère, monsieur le ministre, que vous répondrez à la question – une fois n'est pas coutume. Cette résolution est encore une belle démonstration de ce qu'Orwell appelait la « double pensée », prémices du « en même temps ».

Au nom de la démocratie, on voudrait diluer la souveraineté du peuple, en abolissant son droit de veto au Conseil de l'Union européenne. Au nom de l'unité, fracturer le peuple en reconnaissant des législations régionales. Au nom de l'État de droit, mettre sa justice et son Parlement sous tutelle. Au nom de la sécurité collective, lui retirer la pleine disposition de ses armées. La moindre des choses serait que les Français soient consultés sur des abandons de souveraineté aussi graves et que, contrairement au référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution européenne, leur vote soit respecté.

Un amendement de notre groupe en ce sens a malheureusement été rejeté par toutes les autres délégations françaises au Parlement européen, dont la vôtre, monsieur le ministre. Rappelons que, depuis plus de mille ans, le peuple français n'a pas attendu l'Union européenne pour asseoir sa prospérité sur son travail, son génie, sa science, pour se lier d'amitié avec d'autres nations, appliquer une justice équilibrée et défendre sa souveraineté grâce à ses armées. À l'heure où celles-ci manquent de matériel et peinent à se financer, malgré une loi de programmation militaire dont les macronistes faisaient grand cas, la priorité n'est pas de les placer sous commandement européen. Le gouvernement de la France a le devoir impérieux de défendre l'héritage des Français, non de l'abandonner à la technocratie bruxelloise.

Si le Gouvernement refuse d'assumer cette charge, il doit laisser le peuple décider de son destin. Dans l'hypothèse où cette triste résolution devait avoir quelques suites, garantissez-vous l'organisation d'un référendum pour chaque modification des traités ? En particulier, comptez-vous, sans consulter les Français, impliquer l'Union européenne dans la direction de leurs armées ? Je vous remercie pour vos réponses précises.

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