Intervention de Marianne Maximi

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 14h00
Défaillances de l'aide sociale à l'enfance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

Ma question s'adresse indifféremment aux trois intervenants. Je tiens à saluer les membres du comité de vigilance des enfants placés, qui sont présents pour suivre ce débat.

La protection de l'enfance s'effondre et entraîne avec elle des vies d'enfants. J'avais ainsi tenté d'alerter la représentation nationale à la suite du suicide de Lily dans mon département.

Mes questions sont simples. La protection de l'enfance s'effondre dans tous ses aspects et toutes ses missions. S'agissant d'abord des professionnels, comment les remettre au centre du dispositif, et comment appréhendez-vous l'enjeu de l'attractivité des métiers concernés – dont parle beaucoup le Gouvernement –, de la rémunération et du taux d'encadrement qu'il convient d'assurer dans les structures de la protection de l'enfance ?

Lyes Louffok a abordé la question des très jeunes enfants, qui constitue souvent un des angles morts de la protection de l'enfance. La pouponnière du Puy-de-Dôme, dans laquelle j'ai travaillé, accueille aujourd'hui 61 enfants au lieu d'une trentaine. On constate désormais la réapparition, dans les lieux de protection de l'enfance, de troubles connus sous le nom d'hospitalisme, un syndrome qui avait pourtant disparu de notre pays. Cela doit gravement nous alerter. Quelles perspectives proposez-vous pour les très jeunes enfants ?

L'absence de respect de la loi, abordé à travers l'exemple de la non-application de la loi Taquet, qui a conduit à de nombreux décès, constitue un autre problème. Ainsi, alors que la loi prescrit d'éviter les sorties sèches de l'ASE, les départements n'appliquent pas ce principe, ou l'appliquent mal, se mettant hors-la-loi. Quelles propositions envisagez-vous pour contraindre les départements à progresser dans ce domaine ?

Enfin, il est un dernier point important que les députés doivent entendre : les mineurs non accompagnés sont avant tout des enfants en danger. La protection de l'enfance ne connaît pas de nationalité ; elle vise à protéger chaque mineur qui se trouve en danger sur notre territoire. Les mineurs non accompagnés ont besoin d'aide, ils ne sont pas responsables de l'effondrement de la protection de l'enfance. Quelles propositions feriez-vous pour mieux accompagner les mineurs non accompagnés dans notre pays ?

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