Intervention de Martine Froger

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 14h00
Défaillances de l'aide sociale à l'enfance

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Froger :

Situations alarmantes, atteintes aux droits fondamentaux des enfants, multiplication des mises en danger : en 2022, ces mots étaient ceux de la Défenseure des droits qui s'était saisie d'office de la situation alarmante de la protection de l'enfance dans certains départements. Témoignages et scandales continuent d'alimenter tristement l'actualité et poussent les assistants familiaux à demander plus fortement que jamais des moyens supplémentaires pour l'ASE, ainsi qu'un meilleur statut pour eux-mêmes.

De fait, la profession d'assistant familial connaît une inquiétante crise de recrutement. La pénurie qui en résulte entraîne les familles d'accueil à dépasser la limite de trois enfants, avec les conséquences que l'on imagine sur les conditions des placements. Cette pénurie sera largement aggravée par la vague de départs en retraite qui s'annonce : 75 % des assistants familiaux, majoritairement des femmes, sont âgés de 50 ans ou plus. Il nous faut donc dès à présent anticiper ces départs et rendre à la profession son attractivité.

Or, malgré les dispositions de la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants, la situation professionnelle et financière des assistants familiaux demeure précaire. Outre l'absence de reconnaissance de leurs qualifications, les dispositions relatives aux salaires d'attente semblent ne pas être respectées, bien que les charges restent dues quand aucun enfant n'est accueilli. De même, l'indemnité d'entretien n'a pas été revalorisée malgré l'inflation des dernières années et ne permet toujours pas de couvrir les dépenses quotidiennes des enfants. La profession souffre donc d'une reconnaissance et d'une valorisation insuffisantes. Pourtant, la charge émotionnelle et psychologique de ces métiers est considérable, tandis que la complexité des situations prises en charge nécessite une formation continue, un soutien constant et un travail en réseau.

Au vu de ce constat, ma question est simple : quelle réponse entendez-vous apporter aux demandes légitimes des assistants familiaux, qui sont des acteurs majeurs de l'ASE ?

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