Intervention de Christophe Valentie

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2024 à 21h30
Bilan des réformes de l'assurance chômage depuis 2017

Christophe Valentie, directeur général de l'Unedic :

Je vous remercie de poser ainsi les termes du débat. Tout d'abord, le système d'assurance chômage est bien assurantiel, mais de façon décalée désormais, en raison de différents ajouts. Cela justifie que l'on s'interroge sur sa nature. Il s'agit d'un amortisseur social très puissant : de tous les systèmes de protection sociale, il présente le taux de redistribution le plus élevé. Sa qualité redistributive a fait l'objet d'une évaluation : en période de crise ou de conjoncture défavorable, il permet aux gens de subvenir à leurs besoins ; en cela, il est bien un système assurantiel et non de solidarité.

Concourt-il à la politique de l'emploi ? Pas dans sa construction, mais dans son mode de fonctionnement. Suivant la manière dont les bénéficiaires sont indemnisés, ils peuvent adopter des comportements différents. Il y a donc des effets de comportement, ou d'implication, sur le marché du travail. Cela ne signifie pas pour autant que le système doive être plus généreux, ou moins généreux.

Il faut voir le bénéfice d'un tel système qui, comme je l'ai dit, opère une forte redistribution. Les bénéficiaires de l'assurance chômage, parmi lesquels on compte beaucoup de jeunes, des personnes peu qualifiées ou en fin de carrière, souvent exclues du marché de l'emploi, disposent ainsi d'un revenu de remplacement qui leur est utile pour se former, retrouver un emploi, repartir vers d'autres missions. Certes, ce bénéfice est difficile à mesurer, mais il n'en existe pas moins.

Pour répondre à votre question, l'assurance chômage assume les deux fonctions : elle participe donc d'une politique de l'emploi tout en étant un régime assurantiel.

Comme l'a dit M. Lefebure au sujet de la médiation, l'implication des partenaires sociaux au sein de l'Unedic pour construire des règles à peu près claires et compréhensibles, qui ont un sens, dans la durée et en prenant en considération leur impact, permet d'anticiper certains besoins. C'est ainsi que les partenaires sociaux ont inventé l'activité partielle ou la démission pour reconversion professionnelle en 2018.

Enfin, sur la question de l'accompagnement par France Travail, les partenaires sociaux viennent de se mettre d'accord sur une convention tripartite avec l'État et France Travail sur la conduite des orientations stratégiques de l'opérateur. Ils sont également au conseil d'administration et portent donc un regard sur les modalités d'application de la politique publique.

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