Intervention de Thibaut Bruttin

Réunion du mardi 19 mars 2024 à 14h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Thibaut Bruttin, adjoint au secrétaire général de Reporters sans frontières :

Oui, je suis solidaire des propos de notre secrétaire général. J'aurais aimé qu'il soit là pour en répondre directement devant vous. Il ne vous aura pas échappé que parfois, dans la conversation publique, il est nécessaire de parler haut pour être entendu et que des métaphores peuvent comporter une part d'excès. Néanmoins, je laisse à M. Orsenna la responsabilité de la comparaison avec un ogre : je crois que nous ne l'avons pas faite.

Nous considérons, pour notre part, que là où M. Bolloré passe, le journalisme a tendance à trépasser. Ses méthodes, même si cela ne correspond pas exactement au champ de votre commission d'enquête, sont particulièrement brutales : j'espère que vous rendrez public le nombre de journalistes qui ont été amenés à quitter ses groupes en signant des conventions dont les clauses de silence n'ont pas de limites temporelles. On a vu aussi dans la plupart des médias dont il a pris le contrôle, parfois anticipé – c'est en tout cas la thèse que nous défendons et nous espérons que la Commission européenne ira au terme de l'enquête en cours pour prise de contrôle avant agrément des autorités régulatrices ou gun jumping –, que se produisait une baisse de la part du journalisme, au profit de débats qui s'en éloignent, dans sa version pure et dure. S'agissant de la question des intérêts, il y a eu à certains moments des interventions fortes de l'actionnaire concernant le contenu des chaînes – je pense notamment à des événements dans le groupe Canal+ qui ont été évoqués lors de vos auditions et au sujet desquels M. Bolloré a tenté d'apporter des explications.

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