Intervention de Jean-François Loiseau

Réunion du jeudi 28 mars 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales :

L'eau n'est pas un sujet agricole en soi ; l'eau est un sujet alimentaire : sans eau, point de salut. D'une manière générale, le végétal a besoin d'eau pour pousser, pour faire du grain, de la photosynthèse. Il en va ainsi du blé, du maïs, de la vigne, des fruits, du tabac, des fleurs, etc.

Une attention particulière a été portée au maïs parce que, en été, il tombe globalement beaucoup moins d'eau. Le maïs étant une culture d'été, l'impact est réel.

Le sujet de l'eau est prégnant parce qu'elle représente l'alimentation. Dans toutes les régions françaises, il y a des usines et des salariés qui travaillent pour l'alimentaire ; des usines qui conditionnent du maïs doux, des semences, des petits pois, et plus généralement des légumes, des céréales, etc. Ces produits alimentaires sont élaborés dans des usines qui sont au cœur de bassins de production. Si ces bassins de production agricoles manquent d'eau, la fabrication alimentaire est en risque, l'emploi est en risque.

Je suis un peu consterné que le sujet de l'eau soit uniquement centré sur l'agriculture. Peut-être sommes-nous à l'origine de cet état de fait parce que nous n'avons pas correctement abordé le sujet. L'agriculture représente évidemment le principe de base de la production, mais, sans eau, les usines ne fonctionnent plus et ne produisent plus de produits alimentaires. Il me semble que nous n'utilisons pas suffisamment la notion de bien commun pour aborder la problématique de l'eau.

Le stockage de l'eau dans des conditions écologiquement responsables et sa gestion par les pouvoirs publics et les professions économiques, les agriculteurs, les utilisateurs, seraient extrêmement importants et stratégiques dans le cadre de notre souveraineté nationale, de notre souveraineté agricole et alimentaire. Dans le Sud-Ouest, sans eau, il n'y a pas de maïs ; sans maïs, il n'y a pas de canards ; sans canards, il n'y a pas de foie gras, etc. Dans certaines régions du Sud-Est, il n'y aurait pas de fleurs. Les céréales et le maïs ne sont pas les seuls concernés par la problématique de l'eau qui, selon moi, représente un sujet d'intérêt national.

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