Intervention de Jean-François Loiseau

Réunion du jeudi 28 mars 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Jean-François Loiseau, président d'Intercéréales :

Nous avons en France, comme dans de nombreux pays, un schéma directeur des protéines végétales et de l'implantation des légumineuses. Les cultures de légumineuses n'ont pas besoin d'engrais, qu'ils soient chimiques ou organiques. Leurs racines vont récupérer l'azote de l'air dans les feuilles pour se nourrir. Elles comprennent les petits pois, la luzerne, les lentilles, les haricots, le quinoa, etc. Ces plantes sont extrêmement intéressantes, mais elles présentent le handicap de ne pouvoir être plantées sur une même parcelle qu'au bout de cinq à six ans en raison du développement d'un parasitisme naturel qui produit des champignons extrêmement toxiques. Il faut espacer le retour de la culture sur le même champ. Quoi qu'il en soit, leur introduction à hauteur de 15 à 20 % permet à l'agriculteur de ne pas utiliser d'azote sur 15 à 20 % de sa ferme.

De nombreux projets ont été développés dans le cadre du plan France 2030. De nombreuses sollicitations ont été enregistrées pour développer des filières dans lesquelles les légumineuses sont introduites parce que le marché s'y prête. Ces plans permettent aux agriculteurs d'utiliser moins d'intrants. Certes, il s'agit d'un niveau partiel de petite indépendance, mais c'est intéressant parce que cela nourrit le sol, le structure et le revitalise. C'est une culture régénératrice.

Dans ce cadre-là, nous avons de nombreux clients consommateurs. Nous constatons que quelques petites entreprises se créent et que la grande distribution commence à s'y intéresser sur demande des consommateurs. Certains industriels de la deuxième transformation tels que Nestlé, Danone, Panzani, mais également de petites entreprises régionales se montrent intéressés par ces protéines végétales à intégrer dans l'alimentation en complément de la protéine animale, afin d'augmenter le taux de protéines. Cela permet de développer des filières intéressantes sur un même territoire : la production de légumineuses associée à une filière de transformation génère des emplois pour créer un produit alimentaire qui est décarboné parce qu'il n'a pas utilisé d'azote.

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