Intervention de Perrine Goulet

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPerrine Goulet :

Merci : c'est un mot que je vais répéter. Merci à toutes les actrices – et acteurs – qui ont parlé, parfois au détriment de la suite de leur carrière, pour préserver les acteurs à venir. Merci beaucoup, Judith Godrèche, pour votre présence ; merci d'avoir parlé. Merci aussi à toutes les autres, dont on ne citera pas tous les noms, de peur d'en oublier. Merci également, Francesca, de vous être appuyée sur les auditions de la délégation aux droits des femmes et de celle aux droits des enfants que nous avons menées conjointement, pour que cette commission d'enquête voie rapidement le jour. Comme quoi, quand un sujet est important, les batailles politiques peuvent être mises de côté au profit de l'intérêt général – c'est ce qui ressort aujourd'hui.

Les dénonciations qui ont eu lieu ces derniers mois rendent cette commission d'enquête nécessaire : il faut investiguer, même si nous ne sommes pas des magistrats, comme l'a rappelé Erwan Balanant. Ce format permettra de faire déposer les personnes auditionnées sous serment, ce dont nous avons besoin puisque certains essaient de se défendre en diffamant ceux qui prennent la parole.

Il faut aussi que nous abordions le sujet sous l'angle des enfants. Les violences commises sur les adultes, c'est important, mais cela fait longtemps qu'on en parle. Cela fait moins longtemps que l'on parle des enfants, alors qu'ils sont encore plus vulnérables. C'est un angle mort : nous étions beaucoup à penser, à tort, que le domaine culturel était bien encadré par la loi. Visiblement, ce n'est pas le cas, les auditions que nous avons menées conjointement nous l'ont prouvé. Il y a urgence à s'interroger sur le statut des enfants dans le monde du spectacle.

Il y a urgence, également, à comprendre les mécanismes qui empêchent les témoins de parler. On ne peut continuer de se contenter de dénoncer les faits des mois plus tard : on doit pouvoir y mettre un terme au moment où ils surviennent, afin qu'ils ne perdurent pas. Nous devrons comprendre pourquoi personne ne parle.

Chère Judith Godrèche, les autres ne vous ont pas entendue, avez-vous dit. Nous, députés, vous avons entendue et nous allons aller plus loin : nous allons agir, parce qu'il y a urgence.

Qu'il me soit permis de remercier mes collègues pour cette concorde transpartisane qui permettra de faire en sorte que le monde du spectacle ne continue pas de briser des vies.

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