Intervention de Laurent Croizier

Séance en hémicycle du jeudi 2 mai 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Croizier :

Dans quelques jours, la flamme olympique commencera son périple à travers la France, mettant en lumière des sites exceptionnels qui ont contribué à son rayonnement à chaque période majeure de son histoire. Le groupe Démocrate est fier que la France accueille les Jeux olympiques et paralympiques en 2024.

Cet événement planétaire majeur est à l'évidence une occasion extraordinaire de faire rayonner la France, son histoire, sa culture, son art de vivre, son patrimoine, ses savoir-faire et, évidemment, sa belle langue, qui partage une histoire particulière avec l'olympisme. Si la langue française est ancrée dans l'histoire de l'olympisme, nous le devons au baron Pierre de Coubertin. Père fondateur des Jeux olympiques modernes, éducateur et sportif émérite, il fut un ardent promoteur de la langue française, dont il a fait une langue officielle du Comité international olympique (CIO).

La présente proposition de résolution vise à ce que les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris veillent à l'usage de la langue française. Nous ne pouvons qu'adhérer à cet objectif de faire respecter la place de la langue française pendant cet événement, d'autant que l'usage du français varie d'une olympiade à l'autre. Lorsque les Jeux se déroulent en France, il est bien naturel de veiller à ce que l'usage du Français, langue officielle de l'olympisme, soit parfaitement respecté.

Nous ne pouvons qu'adhérer au titre de cette proposition de résolution, mais permettez-moi de remarquer que de nombreuses recommandations sont déjà satisfaites. Tel est le cas des recommandations 1, 2, 5, 6 et 7, puisque le français est, avec l'anglais, l'une des deux langues officielles du CIO.

Par ailleurs, le 28 juin 2023, une convention sur l'usage et la promotion de la langue française et de la francophonie a été signée par le Cojop et l'OIF. Elle les engage à utiliser la langue française pour les supports de communication et la signalétique, ainsi qu'à l'occasion des annonces, des commentaires et des cérémonies officielles, pendant toute la durée des Jeux olympiques et paralympiques.

Le 17 juillet prochain, la flamme olympique fera escale à la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts ; c'est un symbole fort pour la langue française et de la francophonie. De son côté, l'OIF s'est engagée à organiser un grand événement culturel francophone pour renforcer le sentiment d'appartenance à la communauté sportive francophone ; cet événement figurera dans la programmation de l'olympiade culturelle et un rapport sur l'usage et la promotion de la langue française et de la francophonie pendant les Jeux sera rédigé.

La place de la langue française et de la francophonie est bien prise en compte dans l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques et nous pouvons nous en réjouir.

Madame Genevard, notre incompréhension demeure toutefois : est-il réaliste, comme le propose la troisième recommandation de la proposition de résolution, d'attendre des athlètes et des entraîneurs – y compris ceux qui n'en sont pas locuteurs, aucune précision n'étant apportée à ce sujet – qu'ils utilisent la langue française lors de toute rencontre avec la presse et notamment lors des conférences de presse ? Il en va de même de la quatrième recommandation, qui invite les médias à respecter l'usage de la langue française dans leurs reportages et leurs commentaires : sans autre précision, j'imagine qu'elle s'appliquerait aussi aux médias étrangers.

Ces deux recommandations méritent des précisions car je n'ose croire que vous souhaitiez imposer aux athlètes, aux journalistes et aux commentateurs du monde entier l'emploi de la langue française dans leurs reportages.

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