Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 20 octobre 2022 à 9h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

À l'article 29, il y a la fameuse clause de sauvegarde inventée par Bercy en 2004. C'est un très bon mécanisme, mais heureusement que vous avez été là, monsieur le ministre, pour faire l'arbitrage ! Je vous remercie de ne pas l'avoir déclenchée pour les dépenses du covid-19 – avec un petit bémol toutefois, car j'ai bien vu que c'était prévu pour 2023, et nous ferons preuve d'une vigilance redoublée dans les années qui viennent. Le Président de la République, dans sa déclaration sur la stratégie nationale de santé et du médicament pour 2030, l'a dit : il faut insourcer – en clair, fabriquons à la française. Il y a un sujet, dont Luc Lamirault est un grand spécialiste, auquel nous devrons nous attaquer : celui de la libération. Avec ce procédé, les médicaments sont fabriqués à l'étranger ; on colle dessus une petite étiquette qui dit qu'ils sont fabriqués en France, et le tour de passe-passe de Gérard Majax est réussi. Mais non, cela ne peut pas marcher, et nous serons à vos côtés, monsieur le ministre.

S'agissant de la biologie médicale, notre groupe a souhaité que ce soient les laboratoires qui ont pratiqué les tests covid – pas simplement le prélèvement, mais l'analyse – qui apportent leur contribution ; cela me paraît plus juste. Attention, la profession s'est considérablement regroupée, et la qualité voulue par Michel Ballereau et par la loi Bachelot se dégradera au fil des ans si nous n'y veillons pas ; il en va de même pour la radiologie. Chacun doit participer et l'effort doit être réparti de façon juste.

Je voudrais ajouter un mot sur l'efficience et la gouvernance de l'hôpital. Cela me paraît essentiel car chacun sait que la gouvernance actuelle ne peut pas continuer et que le système est à réorganiser complètement. À une époque, les médecins mandarins dirigeaient tout. Après, on a mis des administratifs. Cela ne fonctionnera pas ! Il faut absolument que le corps médical et les administratifs fonctionnent ensemble, et il faudra trouver un moyen d'associer les patients à tout cela. C'est un peu l'esprit du Conseil national de la refondation. Vous aurez cette maison à construire, monsieur le ministre, et je suis persuadé que, par-delà les clivages, nous trouverons un chemin.

Mon dernier mot concerne le numérique et la fameuse application qui, je l'espère, a été téléchargée par chaque parlementaire. L'efficience des soins n'est pas un gros mot. Il ne s'agit pas de diminuer les soins pour les diminuer, mais il existe désormais des applications numériques formidables qui permettent de savoir parfaitement qui a fait quoi et à quel moment, pour déterminer si l'on a apporté le meilleur soin possible à la personne, si le parcours a été optimisé pour chacun.

Pour toutes ces raisons, nous vous aiderons dans le débat parlementaire. Nous vous remercions de nous avoir entendus et, surtout, de nous entendre encore.

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