Intervention de Philippe Lottiaux

Séance en hémicycle du mardi 25 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques 2023-2027 — Vote solennel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Lottiaux :

Alors évidemment, même s'il est moins imparfait qu'au début, nous ne pourrons voter ce texte. Je le sais, vous allez jouer le chœur des vierges éplorées : « Comment ? Il n'y a pas de programmation, quelle horreur ! Qu'allons-nous devenir ? Et notre crédibilité ? »

Sur ce point, je voudrais dire deux choses. Tout d'abord, à court terme, mieux vaut peut-être pas de programmation qu'une programmation factice, dont le seul objet serait de complaire à l'Union européenne. Car n'oublions pas que c'est tout de même cela le but : présenter à la Commission un joli document, pour que M. Macron passe pour un bon élève auprès de sa chère Ursula von der Leyen. Il faudra d'ailleurs que l'on m'explique de quel droit celle-ci semble de plus en plus présider aux destinées de notre pays. En tout état de cause, l'existence d'un tel document est un symbole supplémentaire de notre perte de souveraineté au profit de l'Union européenne.

Enfin, comment nous satisfaire d'une programmation qui continue à nous ranger, pour les cinq années à venir, comme un pays recordman des prélèvements obligatoires, des déficits publics et de la dette ? Eh oui, outre qu'elle est irréaliste, votre programmation est insatisfaisante. Elle devrait tenir compte des défis auxquels nous faisons face, tout en réduisant le déficit public et le poids des prélèvements obligatoires en mettant fin à certaines gabegies liées à l'idéologie européiste, libre-échangiste et immigrationniste qui nous mène à la dérive.

De cela, nous aurions pu discuter, car vous saviez dès son passage en commission que le texte ne pourrait pas être adopté en l'état. Mais vous n'avez pas fait ce choix. Vous vous targuez de dialoguer, mais pour vous, le dialogue n'est en fait qu'une tragicomédie en cinq actes. Premier acte : vous expliquez d'un ton docte ce que vous avez décidé. Deuxième acte : vous écoutez d'un air condescendant vos contradicteurs. Troisième acte : vous leur expliquez qu'ils n'ont rien compris, parce que vous avez forcément raison. Quatrième acte : vous faites ce que vous voulez, quoi qu'on vous ait dit. Cinquième acte éventuel : si vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez, vous recourez au 49.3 et criez à l'irresponsabilité de ceux qui osent ne pas être d'accord avec vous. Fin de la pièce.

Voilà votre vision du dialogue ! Mais, et ce texte le démontre, les ressorts sont désormais visibles, car la suffisance de vos discours ne saurait indéfiniment masquer l'insuffisance de vos résultats.

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