Intervention de Marcellin Nadeau

Séance en hémicycle du vendredi 28 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcellin Nadeau :

J'aurais pu vous interpeller sur la question des tarifs exorbitants pratiqués dans le domaine du transport aérien, qui empêchent de très nombreuses familles de nos pays d'espérer de nécessaires et légitimes retrouvailles en cette fin d'année, ce qui fait déjà scandale.

J'aurais pu vous interpeller sur l'évolution de la situation des sargasses, dont souffrent les populations de nos îles, notamment sur la façade atlantique en Martinique, au nord comme au sud.

J'aurais encore pu vous interpeller sur la cherté de la vie dans nos pays ou sur la situation des enseignants nouvellement titularisés, qui n'est toujours pas réglée.

Mais pour l'heure, mon propos se concentrera sur la non-garantie du droit fondamental d'accès à l'eau dans nos territoires, contraire aux conventions internationales pourtant signées par la France. À ce propos, trois questions se posent.

La première est celle de la performance des réseaux. En effet, si le rendement des réseaux est de 80 % dans l'Hexagone, il est seulement de 53 % dans les dix outre-mer. Et que dire d'une partie importante de la population qui n'a tout simplement pas accès à l'eau comme en Guyane et à Mayotte ?

La seconde question est celle qui révèle de très fortes disparités quant au prix moyen du mètre cube d'eau. En Martinique, ce prix est deux fois plus élevé que dans la France hexagonale.

Enfin, ma troisième question concerne la qualité même de l'eau, très éloignée de celle distribuée dans l'Hexagone. À La Réunion, pour prendre cet exemple, 52 % des Réunionnais sont alimentés par des réseaux dont la sécurité sanitaire est jugée insuffisante.

Ces éléments montrent à quel point la gestion privée de l'eau est catastrophique. L'absence de politique publique en la matière est fortement dommageable pour nos peuples. Aussi, mon ultime demande, monsieur le ministre délégué, porte sur la création d'une véritable commission d'enquête, qui débouche sur une vraie loi de programmation, afin de permettre un rattrapage – pour ne pas dire une réparation – en faveur de la population : celle-ci a droit d'accéder enfin à une eau de qualité, en quantité suffisante.

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