Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du jeudi 17 novembre 2022 à 9h00
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Après l'article 7 bis

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer :

Défavorable. Vous ne pouvez pas présenter les choses comme vous le faites, monsieur Taverne, car ce que vous dites n'est pas exact. Il n'existe pas de note de la direction générale de la police nationale interdisant les interpellations ou les poursuites. C'est une fake news, qui, je le sais, circule, mais répéter quelque chose qui n'est pas vrai n'en fait pas une vérité. J'assume parfaitement l'instruction donnée aux policiers, et par conséquent aux gendarmes, de poursuivre un individu qui commet une grave infraction au code de la route, de type refus d'obtempérer ou rodéo urbain. Cette poursuite doit cependant être proportionnée au risque qu'elle fait courir à l'équipage de police lui-même et aux citoyens – ceux qui sont sur les trottoirs et traversent les passages piétons, ceux qui sont à bord de leur voiture.

Lors des poursuites qui ont lieu en milieu urbain très dense, à proximité des écoles, on croise du monde. Le policier, qui consacre en général sa vie à sauver celle des autres, ne va pas risquer de tuer ceux qui le croisent pour poursuivre une moto en fuite. Ce serait démagogique de proposer cela. C'est très facile à dire depuis un fauteuil de l'Assemblée nationale, mais c'est beaucoup plus difficile d'aller voir, à une heure du matin, comme cela m'est arrivé, la famille de deux enfants morts ou des policiers et des gendarmes mis en examen et condamnés par la justice en raison d'une conduite non conforme à ce que l'on attend d'eux – sans doute influencé par quelque discours démagogique, ces policiers et ces gendarmes n'ont pas écouté leur hiérarchie et se retrouvent en grande difficulté face à la justice. Là, vous n'êtes pas là, monsieur le député !

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