Intervention de Sandra Regol

Séance en hémicycle du vendredi 18 novembre 2022 à 15h00
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Article 1er et rapport annexé (précédemment réservés)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandra Regol :

J'y viens.

Tout comme les syndicats, les magistrats et les agents de la police judiciaire, le groupe écologiste s'oppose à la généralisation des directions uniques de la police nationale. Elle nous fait craindre une disparition progressive de la spécialisation de la police judiciaire. Cette crainte ne sort pas de nulle part : elle repose sur les résultats observés dans les départements ayant déjà expérimenté l'organisation que la réforme entend généraliser. Cela ne relève donc pas de notre imagination.

Cette réforme entraînera de façon insidieuse une confusion entre les pouvoirs judiciaire et administratif, l'établissement de liens forts entre les services de police judiciaire et les préfets conduisant, à terme, à une soumission des services d'enquête au pouvoir exécutif. La police judiciaire partage largement ce point de vue et s'inquiète de la disparition du temps long de l'enquête au profit d'une politique du chiffre, plus facile à valoriser.

Le 1er août 2021, le ministre de l'intérieur a révélé qu'il manquait 25 % d'officiers de police judiciaire. Le secteur souffre d'une crise des vocations et ne parvient plus à fidéliser les agents. La réforme ne fera qu'accentuer cette perte d'attractivité.

Pour l'ensemble de ces raisons, nous nous opposons à la généralisation du tout-DDPN.

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