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Motion de censure


Les interventions de Jean-Hugues Ratenon


Les amendements de Jean-Hugues Ratenon pour ce dossier

23 interventions trouvées.

Ce n'est pas sans une certaine émotion que je m'exprime aujourd'hui à la tribune de cet hémicycle. Je ressens de l'émotion, parce que l'occasion, pour un ultramarin, de demander à ses collègues de faire tomber un gouvernement est très rare. En faisant ce choix, La France insoumise démontre très clairement son attachement aux peuples d'outre-mer.

Madame la Première ministre, la casse en règle de tous les acquis des citoyens en France hexagonale a une incidence supérieure dans les outre-mer. Nous vous disons donc : Aret totoche anou – « Arrêtez de nous bousculer » – ! C'est la quatrième fois que vous faites le choix du passage en force. Et si la Constitution vous l'autorise, nous...

Celle-ci s'est traduite par la constitution d'un groupe minoritaire à l'Assemblée nationale, lequel essaie d'imposer une politique rejetée par la grande majorité des Françaises et des Français. Aujourd'hui, vous n'avez ni la légitimité populaire, ni la légitimité parlementaire !

Vous usez et abusez du 49.3, parce que vous n'aimez pas le débat, parce que vous ne respectez pas la représentation nationale.

Vous recourez à un nouveau 49.3 alors que seuls les crédits de cinq missions sur trente-quatre ont été examinés, soit seulement 15 % d'entre eux. De cette manière, vous tirez un trait sur les attentes de 1,2 million d'enseignants, qui ne verront pas leurs salaires et leurs effectifs évoluer ; des 430 000 élèves en situation de handicap, pour l...

des 13,5 millions de personnes qui ne perçoivent que de faibles APL – aides personnelles au logement –, lesquelles ne seront pas revalorisées ; des 34 968 communes confrontées à la suppression de la CVAE – cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises – ;

des 16 millions de licenciés de club sportif, qui ne verront les aides qui leur sont octroyées augmenter, malgré deux années de covid-19 ; de ces milliers d'enfants qui dorment dans la rue ou dans des hébergements précaires. L'absence de débat vous permettra d'atteindre vos objectifs : pas de retour de l'ISF – impôt de solidarité sur la fortun...

En revanche, il y a toujours moins pour les plus pauvres, notamment pour nos compatriotes ultramarins à qui vous avez sucré, par le seul fait du prince, 150 millions d'euros pourtant débloqués par les votes d'une trentaine d'amendements.

Je pourrais continuer pendant longtemps la liste de tout ce que vous avez mis à la poubelle. Votre attitude montre à quel point votre conception de ce qu'est la vie des Françaises et des Français diffère de la nôtre. Oui, nos conceptions sont différentes ! Oui, nous sommes, nous, du côté du peuple qui souffre alors que vous êtes, vous, du côté...

Oui, nous, nous défendons des mesures à même de relever le défi écologique, alors que vous, vous, avez été condamnés pour inaction climatique.

Nous, nous prenons en compte les besoins des peuples, quand vous, vous les méprisez ! Un mépris qui ne vous gêne pas car vous faites passer l'équilibre budgétaire avant la souffrance des gens ; nous, c'est l'inverse, c'est le peuple avant la finance. Voilà la grande différence entre vous et nous !

Avec votre 49.3, vous balayez des avancées votées dans cet hémicycle pour faire face à l'urgence climatique, à savoir 12 milliards d'euros supplémentaires pour la rénovation énergétique des bâtiments

ainsi que 3 milliards d'euros en faveur du fret ferroviaire. Vous vous réfugiez encore et toujours derrière votre objectif de maîtrise des dépenses publiques, alors que nous avions proposé des solutions pour combler ces besoins :…

…à cela, vous avez répondu « niet ! » Nous vous avons demandé de renoncer à la suppression de la CVAE, ce qui représenterait une ressource de 8 milliards d'euros par an. Nous vous avons proposé de taxer les superprofits, mais vous avez repoussé cette recette de près de 20 milliards d'euros :…

Les amendements déposés par la NUPES et adoptés avec le soutien de tous les parlementaires ultramarins mais contre l'avis du Gouvernement visaient à augmenter de plus de 200 millions d'euros les crédits alloués à nos territoires : vous les avez purement et simplement jetés à la poubelle ! Même si ce montant restait largement insuffisant, ces no...

Vous muselez les débats confirmant ainsi votre mépris et votre abandon des outre-mer. En 2016, le sénateur visionnaire Paul Vergès s'exprimait ainsi : « La Réunion et les outre-mer doivent tourner le dos au modèle actuel ; nous devons ouvrir la voie à un développement durable, fondé notamment sur l'objectif stratégique de l'autonomie énergétiq...

Si, par manque de courage […], on laisse pourrir cette situation, les conditions sont créées pour une implosion sociale […]. Il s'agit de réformer sur quinze ou vingt ans, mais de commencer tout de suite. » Malgré cette alerte, les gouvernements successifs ont persisté dans l'ignorance. Vous vous targuez de faire preuve d'ouverture d'esprit, ma...

Mes chers collègues, j'en appelle solennellement à la solidarité de tous les parlementaires. Il ne doit pas y avoir d'opposition de façade. Aucun d'entre nous ne doit servir de bouée de sauvetage à ce gouvernement.

Il manque en effet à ce budget « un élément capital. Il lui manque de ne pas laisser entrevoir que si la différence existe, toutes les différences ne sont pas pour autant égales entre elles. Il lui manque, en somme, de n'avoir pas voulu, si je puis dire, différencier la différence », comme l'avait dit Aimé Césaire à cette même tribune. Les peu...

Nous réclamons reconnaissance, respect, solidarité et égalité. Que serait la France sans les outre-mer ? Un pays continental, c'est tout. Avec les outre-mer, vous bénéficiez d'un rayonnement planétaire qui vous apporte de la richesse à tous les niveaux.