Les amendements de Paul Vannier pour ce dossier

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Les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) vivent dans la précarité. Mais pour le Rassemblement national, la priorité, c'est l'uniforme.

Sa proposition de loi visant à rendre obligatoire le port de l'uniforme est d'abord une atteinte fondamentale au principe de gratuité scolaire. En effet, en conditionnant l'accès à l'école à l'achat d'un uniforme, le Rassemblement national rendrait payant le droit à l'éducation.

Pour justifier cette profonde régression, il objecte que les familles assument nécessairement des dépenses d'habillement. Fine observation ! Mais ignore-t-il qu'elles le font librement, sans obligation d'acheter un type précis de vêtement ?

En Martinique, où l'uniforme n'est pas obligatoire, mais où il est imposé dans un tiers des écoles, collèges et lycées, le prix des polos ou des t-shirts portant le blason de l'établissement varie entre 10 et 20 euros. C'est cinq à dix fois plus cher que le prix des mêmes habits chez Kiabi.

Adoptée, cette proposition de loi aggraverait donc les difficultés financières des plus modestes au moment de la rentrée, lorsque les dépenses sont multipliées et le budget des familles particulièrement serré.

Ce texte anti-pauvres vise à mettre en scène la hiérarchie entre établissements populaires et huppés. En proposant l'instauration d'un uniforme d'établissement différent d'une école à une autre, il promeut une logique de marque,…

…de distinction, de concurrence, renvoyant au modèle d'école-marché qu'Emmanuel Macron s'efforce de développer depuis près de six ans.

s'est hier déclarée favorable au port de l'uniforme à l'école, forte probablement de son expérience d'enseignante en lycée privé confessionnel, qui culmina dans l'un des plus hauts lieux de la reproduction des privilégiés, le lycée Saint-Louis de Gonzague, situé dans le 16e arrondissement de Paris.

Mais, je tiens à le dire, elle n'a aucune légitimité démocratique pour s'immiscer dans le débat parlementaire par un coup de communication articulé avec l'agenda du RN.

Collègues, vous qui êtes les soutiens du Gouvernement dans une démocratie, la séparation des pouvoirs est un principe fondamental. C'est à l'Assemblée de décider, non à l'Élysée de tout imposer.

Revenons aux rédacteurs de ce texte. Dans l'exposé des motifs de leur proposition de loi, les députés du Rassemblement national déplorent « l'existence […] de marqueurs sociaux qui distinguent les élèves et révèlent les différences de niveau de fortune de leurs parents ». C'est Tartuffe à l'Assemblée : « Couvrez ces différences que je ne saurai...

La proposition du Rassemblement national n'a donc aucune finalité sociale. Son véritable objet est ailleurs. Fidèle à sa tradition raciste, sexiste et xénophobe, son texte vise les jeunes femmes, les musulmans, qui sont trop ou trop peu, en tout cas qui sont toujours mal habillés à ses yeux.

L'avatar français du parti de la police du vêtement disserte ainsi sur le « caractère » des habits. Ignorant des avertissements d'Aristide Briand quant aux effets de « l'ingéniosité combinée des prêtres et des tailleurs », il propose la création de milliers de comités Théodule destinés à fixer le « tissu, la coupe, la couleur » des vêtements. P...

Sa proposition de loi l'illustre tristement, qui vise à « abolir […] les distinctions culturelles » dans les établissements scolaires. L'extrême droite ne propose pas seulement des uniformes à l'école : elle rêve d'une société uniformisée. Pour nous, l'école publique, celle qui accueille tous les élèves et donc toutes les différences, est le c...

…un lieu d'émancipation au sein duquel chacune et chacun se construit en être singulier pour exercer sa citoyenneté en toute liberté.