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Motion de censure


Les interventions de Valérie Rabault


Les amendements de Valérie Rabault pour ce dossier

90 interventions trouvées.

Il vous suffit pour le constater de consulter les archives de l'Assemblée nationale, ce que j'ai fait. C'est cet usage constant qui a permis par exemple, en 2019, que la proposition de loi visant à déconjugaliser l'allocation aux adultes handicapés, rendue recevable sous la présidence d'Éric Woerth, puisse être examinée alors qu'elle aurait cré...

Parce que la décision de recevabilité qu'il a rendue ne vous convenait pas, vous avez dénigré le président de la commission des finances Éric Coquerel en prétendant qu'il s'agissait d'une décision politique.

Votre ministre délégué chargé des relations avec le Parlement est allé jusqu'à dire, je le cite, « le président de la commission des finances s'affranchit du droit et de sa fonction pour des raisons politiques ». Madame la Première ministre, comment un membre de votre Gouvernement peut-il se permettre de porter un jugement sur un président de c...

C'est une ingérence dangereuse. Permettez-moi de vous rappeler que sous la Ve République, c'est vous qui êtes responsable devant l'Assemblée nationale ; c'est vous qui devez rendre des comptes au Parlement, et pas le contraire !

Jeter le discrédit sur l'Assemblée nationale, vous l'avez fait aussi en empêchant le débat sur la proposition de loi d'abrogation de votre réforme des retraites. Il n'est de secret pour personne que le Gouvernement a fait pression sur la présidente de l'Assemblée nationale pour que ce débat n'ait pas lieu.

Cette décision est un très grave précédent. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, des amendements reprenant une disposition par deux fois déclarée recevable par l'Assemblée nationale – une première fois par son bureau le 25 avril, une seconde fois par le président de sa commission des finances le 30 mai...

Je vous en donne lecture : « La référence au droit proposé introduit une souplesse permettant de ne pas paralyser totalement les initiatives parlementaires ». En l'espèce, le « droit proposé », c'est la proposition de loi. Cette doctrine s'applique depuis 1958 sans aucune exception, mes chers collègues : vous pouvez pointer les comptes rendus p...

M'adressant toujours à nos collègues qui doutent de cette pratique pourtant constante depuis 1958, je prendrai un exemple très récent, celui de la proposition de loi n° 659 visant à assurer un repas à 1 euro pour tous les étudiants, examinée dans notre hémicycle le 9 février dernier. Cette proposition de loi est arrivée en séance publique avec ...

J'observe que cette lecture de l'article 40 n'a alors dérangé aucun député des groupes parlementaires qui soutiennent le Gouvernement : aucun d'entre vous, mes chers collègues, ne s'est saisi de l'article 89, alinéa 4, du règlement de l'Assemblée nationale, qui vous permet à tout instant, dans l'hémicycle, de contester la recevabilité financièr...

Cet exemple, qui n'en est qu'un parmi d'autres, démontre que la décision d'irrecevabilité prise la semaine dernière est contraire à tous les usages de notre assemblée.

En procédant ainsi, vous avez ouvert une voie dangereuse : celle de l'arbitraire, celle qui abîme l'État de droit que notre pays a courageusement construit au fil des ans depuis la Révolution française. Oui, madame la Première ministre, il s'agit bien d'arbitraire. Jusqu'à ce jeudi 8 juin, tous les députés, quelle que soit leur appartenance pol...

Désormais, aucun député de l'Assemblée nationale ne pourra prédire le sort qui sera réservé aux amendements de rétablissement d'articles de ses propres propositions de loi.

Madame la Première ministre, en faisant pression sur la présidente de l'Assemblée nationale, vous avez bafoué deux articles de la Constitution : l'article 48, alinéa 5, qui garantit le droit d'initiative des groupes d'opposition, et l'article 51-1 qui confie aux parlementaires – et à seuls – la responsabilité de « déterminer les droits des grou...

Il me semble que nous devrions toutes et tous nous retrouver pour dénoncer ce discrédit, et surtout pour y mettre un terme. Ce n'est pas une question de choix politique ; c'est une question de responsabilité…

…que chacune et chacun d'entre nous avons vis-à-vis des Françaises et des Français que nous représentons.

C'est une question de crédibilité pour exercer notre mandat ; c'est une question de fidélité à l'héritage de la Révolution française dont nous sommes tous les dépositaires. Car qui d'entre nous peut sérieusement se résoudre à expliquer à ses électeurs et électrices qu'il ou elle n'a jamais pu se prononcer par un vote sur la réforme des retraite...

Qui d'entre nous peut accepter la duplicité gouvernementale qui consiste d'un côté à déclarer – je vous cite, madame la Première ministre – que « comme il se doit, la démocratie parlementaire aura le dernier mot » et, de l'autre, à entraver le vote d'une proposition de loi qui nous aurait permis de donner directement un avis sur la réforme des ...

Qui d'entre nous peut se résoudre à la recevabilité partisane qui va désormais sceller le sort de chacune de nos propositions de loi ? Qui d'entre vous peut accepter les critiques incessantes du Gouvernement sur la manière dont se déroulent nos débats ?

Ces critiques ne sont sans doute pas nouvelles. En son temps, Clemenceau les avait déjà balayées ainsi : « Gloire aux pays où l'on parle, honte aux pays où l'on se tait ! »

 « Ces discussions ont leurs inconvénients, le silence en a davantage. » Mes chers collègues, censurer le Gouvernement est un acte grave ; je le mesure pleinement.