Interventions sur "nucléaire"

606 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Cazeneuve, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

...us avons besoin de produire massivement de l'électricité en France, dès maintenant, car nous remplaçons les voitures qui roulaient au pétrole hier par des voitures électriques, nous installons des pompes à chaleur et nous électrifions les processus industriels. C'est pourquoi nous devons produire cette électricité. Monsieur Tanguy, à droite de cette assemblée, on entend dire qu'il ne faut que du nucléaire. Nous vous répondons, le plus gentiment possible, que nous sommes contraints par le temps – il faut compter quinze ans – et par la nécessité de structurer notre filière industrielle. Le Président s'est engagé à Belfort…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger, président :

Je vous remercie, monsieur le président Fontana, d'avoir accepté de venir nous faire part de votre expérience d'industriel du nucléaire. Vous présidez depuis 2015 la société Framatome, précédemment appelée Areva NP (Areva Nuclear Power) ; peut-être aborderez-vous dans votre propos liminaire l'histoire de la création de Framatome et ses évolutions récentes. Cette filiale d'EDF à 75,5 % évolue sur un marché international : les réacteurs français ne représentent qu'une partie de son carnet de commandes. Son activité ne se limite d'a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger, président :

...pt ans au sein de GDF, en tant que directeur général puis président. Votre expérience dans la conduite de l'ouverture des marchés énergétiques est sans doute inégalée. De nouvelles relations ont dû être nouées avec les actionnaires, au premier rang desquels figure l'État. La période au cours de laquelle la gestion d'EDF vous avait été confiée a été très riche en évolutions. Tout d'abord, si le nucléaire restait prépondérant il coexistait avec d'autres sources d'électricité, telles que les centrales hydrauliques et thermiques, mais aussi ce que l'on appelait alors les énergies nouvelles. Chaque branche représentait des investissements et des actifs importants. Ensuite, outre ce capital, EDF disposait d'un personnel compétent et attaché à l'entreprise, indispensable à son bon fonctionnement. Une...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger, président :

L'histoire de l'organisation industrielle du nucléaire en France, notamment au cours des vingt ou vingt-cinq dernières années, est complexe – je pense notamment à la tentative d'Areva d'exister en dehors d'EDF, à leur concurrence puis à l'échec d'Areva. Comment appréhendez-vous l'organisation de la filière nucléaire en France, avec EDF, Framatome et Orano, ainsi que la répartition des rôles ? Comment qualifieriez-vous cette organisation par rapport ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger, président :

C'est la perspective de commandes qui donne de la stabilité et de l'efficacité à votre filière industrielle. L'entretien, la maintenance et la fourniture de combustible, autrement dit ce qui semble relever de la « routine » – tant que le parc nucléaire existera, ces opérations auront lieu –, vous permettent d'avoir des carnets de commandes bien remplis, alors que les constructions de centrales se font plutôt par à-coups. Comment appréhendez-vous le marché de la construction de centrales dans les années qui viennent ? Surtout, quelles sont vos forces et vos faiblesses pour vous y projeter et décrocher des contrats ? Il semble que la France n'ai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, rapporteur :

Si je résume, à l'époque, on jugeait plus grave de mettre à l'arrêt des centrales thermiques que de construire de nouveaux réacteurs nucléaires ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, rapporteur :

La construction de Flamanville est entérinée dans la loi dès 2005 mais le décret autorisant la création de l'installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3 est pris le 10 avril 2007, à l'extrême fin du quinquennat. Cela illustre-t-il les craintes qu'une autre majorité ne tienne pas l'engagement politique de construire l'EPR ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Armand, rapporteur :

En 2012, la commission Besson avait bien plaidé pour un renforcement du nucléaire. Dans une entrevue à Radio classique en octobre 2014 – vous voyez que nous avons fait de l'archéologie –, vous avez dit que la loi de Ségolène Royal sur la transition énergétique était une loi de compromis qui devait prendre en compte à la fois les attentes des écologistes et celles des consommateurs qui souhaitaient disposer d'une énergie compétitive et peu coûteuse ; vous avez également affirm...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour :

Pour des raisons conjoncturelles, le système nucléaire ne connaîtra aucune surcapacité cet hiver. En dehors de la corrosion sous contrainte – accident intervenu dans des réacteurs plutôt récents –, l'arrêt de certains réacteurs aurait-il pu être évité par davantage d'investissements d'EDF dans la maintenance traditionnelle ? Si tel est le cas, l'Arenh est-il l'un des facteurs principaux de ce manque d'investissements ? Sur le graphique très intéress...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Laernoes :

Vous avez dit avoir vite compris qu'EDF ne disposait pas des compétences pour développer les énergies renouvelables en interne et que c'est pour cette raison que vous les aviez externalisées. Par ailleurs, vous vous inquiétez de la perte de compétences d'EDF dans le domaine du nucléaire et vous pointez la nécessité de relancer des centrales nucléaires. Pourquoi EDF n'a-t-elle pas transféré une partie de ses compétences nucléaires vers les énergies renouvelables ? Cette question se pose d'autant plus qu'EDF détenait les réseaux avant la séparation avec Enedis imposée par Bruxelles ; il y avait là aussi, au-delà du compteur Linky, des investissements à réaliser dans les énergies r...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Brulebois :

Framatome est un acteur international majeur de la filière nucléaire, dont les savoir-faire sont reconnus. Vous êtes d'abord, vous l'avez dit, un chaudiériste nucléaire : vos métiers de base sont industriels. Nous avons besoin de chaudronniers, d'usineurs et de soudeurs. Afin de remettre nos centrales en état de marche au plus vite, il a fallu faire appel à des soudeurs étrangers. Nous avons un peu perdu notre culture nucléaire et notre fierté dans ce domaine. Que...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Dubois :

...anville ? Si EDF, actionnaire de Framatome à 75,5 %, l'a validé, ce n'est sans doute pas pour que vous mainteniez votre compétence, ni pour que vous fabriquiez des pièces destinées à un musée. Je pense qu'il y a un intérêt particulier : il s'agit d'envoyer rapidement ces pièces à Flamanville, pour que le chantier soit achevé en temps et en heure. Framatome a une mission en matière de sous-marins nucléaires. J'espère qu'il n'y a pas, dans ce domaine, de désorganisation analogue à celle que nous avons constatée pour les réacteurs. Sinon, nous aurions de quoi être inquiets.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Laernoes :

...puis en France. Où en est-on de ce projet ? Le 2 décembre 2021, Framatome et Rosatom ont signé un accord de coopération à long terme. Quelles sont les activités concernées ? Quels sont les montants versés dans le cadre de cet accord depuis le début de l'invasion russe en Ukraine ? Vous avez précisé ce qui explique à votre sens les défauts de fabrication constatés sur les composants de réacteurs nucléaires. Vous avez évoqué en outre la culture de sûreté. À l'issue d'une inspection réalisée en juin dernier, l'ASN indiquait : « les inspecteurs ont constaté que la culture sûreté au sein du site du Creusot est convenablement ancrée, mais qu'il convient de la maintenir et la consolider dans la durée et à tous niveaux ». Cela ne signifie-t-il pas qu'il existe une marge de progrès considérable ? Il est ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger, président :

Nous vous remercions, monsieur Fontana, de votre disponibilité et de la précision de vos réponses. Votre audition nous a permis de mieux cerner la structuration de la filière industrielle nucléaire et ses articulations en France.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Falcon :

J'abonde dans le sens des précédents intervenants : nos territoires sont véritablement saturés. À titre d'exemple, l'Aude est saturée d'éoliennes ; il y en a partout, dans le Pays cathare comme sur la côte. Ajoutez à cela que le département compte un site nucléaire, avec l'usine de traitement de l'uranium Orano à Malvési. Et vous vous apprêtez à saturer encore notre côte en implantant des éoliennes à Port-la-Nouvelle, Barcarès et Gruissan, entre autres ! Je comprends l'inquiétude de nos collègues et il faut l'entendre. J'écoute votre catéchisme proéolien depuis le début de l'examen du projet de loi, mais la NUPES ne semble pas bien comprendre ce qui se pass...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Meurin :

Je souhaite répondre brièvement à Mme Guetté, qui emploie bien sûr le mot « climatosceptiques » sans préciser à qui elle fait référence. Le débat sur les éoliennes est intéressant sur le plan de l'empreinte carbone. Vous défendez des scénarios comme celui qu'a présenté l'association NégaWatt, qui prévoit un mix énergétique contenant 0 % de nucléaire en 2050. Il s'agit là d'un scénario de magicien, d'un scénario impossible à moins de forcer les gens à habiter des logements individuels de 30 mètres carrés où on surveillera les horaires de branchement de leur machine à laver – c'est probablement ce que vous voulez, d'ailleurs. Vous parlez de climatoscepticisme, madame Guetté ; sachez qu'être contre les éoliennes revient à défendre la forêt ama...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélie Trouvé :

…le photovoltaïque, la géothermie, qui constitue un autre angle mort de ce texte, afin d'atteindre 45 % d'énergies renouvelables dans notre consommation finale ; nous souhaitons d'ailleurs, à terme, parvenir à 100 %, le nucléaire présentant des risques bien trop élevés. Ne seriez-vous pas en train de faire exactement le contraire de ce qui permettrait d'y arriver, c'est-à-dire une réelle planification ? Vous remettez à plus tard la détermination d'objectifs chiffrés, première chose à faire lorsqu'il s'agit de planifier quoi que ce soit.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlma Dufour :

...rance est tout de même le seul État de l'Union européenne qui n'a pas atteint ses objectifs en matière d'énergies renouvelables. Mme Pompili évoquait le changement climatique : nous connaissons aussi aujourd'hui un souci en matière d'approvisionnement en électricité, avec des risques de coupures en janvier qui pourraient se reproduire les années suivantes puisque, même si on croit à la relance du nucléaire, celle-ci ne nous sauvera pas avant 2035. L'énergie est un sujet régalien et prioritaire pour l'ensemble de l'économie française. On le voit bien aujourd'hui : quand on en manque ou qu'elle coûte trop cher, tout se casse la figure. Je ne vois pas pourquoi l'État ne pourrait pas avoir, en dernier ressort, la main pour qu'on atteigne nos objectifs de développement des énergies renouvelables, sacha...