Intervention de Thierry Braillard

Réunion du 17 novembre 2016 à 11h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Thierry Braillard, secrétaire d'État auprès du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, chargé des sports :

Non, c'est le Comité olympique européen – mais je reviendrai sur le sujet.

Lors de cette visite, j'avais suggéré à mon homologue Azad Rahimov d'aller visiter l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), les Azerbaïdjanais étant très intéressés par le savoir-faire français en termes d'organisation des sports. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait.

Comme je vous l'ai expliqué, j'étais présent à la cérémonie d'ouverture des premiers Jeux européens. La France y avait envoyé un grand nombre d'athlètes, témoignant ainsi de l'importance qu'elle attache aux sports, aux valeurs qu'ils véhiculent, et à ces Jeux européens.

J'ajoute qu'en matière de diplomatie sportive institutionnelle, l'Azerbaïdjan a noué des relations assez fortes.

Au sein du Conseil de l'Europe, dont il est membre, il montre un grand intérêt pour les politiques sportives internationales et participe activement aux travaux sur ces questions. Par exemple, il a soutenu les mesures prises dans le cadre la Convention pour lutter contre les manipulations des compétitions sportives – mesures que la France a elle-même cosignées.

Par ailleurs, lors de ces Jeux européens, une réunion informelle s'est tenue à Bakou avec tous les ministres européens du Conseil de l'Europe pour échanger sur la diplomatie sportive. J'y ai moi aussi participé.

Je terminerai en soulignant la volonté de l'Azerbaïdjan d'organiser de grands évènements sportifs en dépit de la crise économique. Aujourd'hui, les Azerbaïdjanais souhaitent surtout dialoguer sur l'expérience de l'INSEP. Cela étant, les problèmes budgétaires qu'ils connaissent ne leur permettront sans doute pas de créer l'équivalent de cet institut à Bakou. De la même façon, ils sont très intéressés par le développement des techniques de médecine du sport qu'ils ont vues à l'INSEP, mais ils ont du mal à mettre en place une filière universitaire spécialisée dans ce domaine.

Voilà ce que je voulais vous dire des relations entre la France et l'Azerbaïdjan. J'ai eu l'occasion de rencontrer mon homologue lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, où il était présent, sachant que l'Azerbaïdjan a investi sur certains sports pour avoir des performances. Je pense principalement aux sports de combat, à la lutte, à la boxe, mais aussi à l'athlétisme et, plus récemment, au football.

J'en viens à vos questions et à celles que m'a fait parvenir le rapporteur.

Je pense avoir répondu à celles relatives aux relations sportives bilatérales entre l'Azerbaïdjan et la France. Celles-ci sont bonnes et se sont même intensifiées depuis 2013.

Comment sont définies les conditions du financement des activités internationales que suppose le développement de ces relations ?

Elles dépendent des budgets des ministères et de l'action bilatérale que nous menons avec tous les pays avec lesquels on peut la mener : avec certains pays, nous avons signé des conventions de coopération ; avec d'autres, comme le Brésil, nous sommes en train de travailler à la rédaction d'une convention de coopération ; avec d'autres, comme l'Azerbaïdjan, nous avons des relations intenses mais qui ne dépendent pas d'une convention ; enfin, avec d'autres pays, nous n'avons quasiment pas de retour ni de lien. Il y a donc différents niveaux de relation. L'Azerbaïdjan se situerait au niveau « 3 plus », c'est-à-dire qu'il n'est pas exclu de réfléchir à la rédaction d'une convention de partenariat. Mais pour le moment, une telle convention n'existe pas.

Vous m'avez également interrogé sur les règles nationales et internationales qui président à l'organisation de compétitions sportives, et en particulier sur les normes de calcul et de répartition de la charge financière.

S'agissant des Jeux européens, la compétition appartient au Comité olympique européen. Celui-ci était présidé par M. Patrick Hickey, un Irlandais qui a eu quelques difficultés cet été à Rio, puisqu'il a été impliqué dans une affaire de revente supposée de billets. J'ai appris qu'il sortait ce matin de sa prison du Brésil pour retourner dans son pays, et qu'une instruction judiciaire avait été ouverte à son encontre. Mais le Comité olympique européen n'en existe pas moins : c'est une structure qui réunit 49 comités sportifs olympiques nationaux reconnus par le CIO, dont le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

La décision de principe de la création des Jeux européens a été prise en 2012 à une très forte majorité. L'idée était de faire vivre l'olympisme en Europe – notamment les sports d'été – plus souvent que tous les quatre ans, avec une particularité : certains sports présents aux Jeux européens ne le sont pas aux Jeux olympiques. Je pense principalement au karaté, dont les athlètes ont concouru en 2015 à Bakou, alors que ce n'était pas encore un sport olympique.

J'en viens aux normes de calcul et de répartition correspondant à ces compétitions.

À Bakou, on a accueilli vingt sports, dont certains n'étaient pas des sports olympiques. Trente disciplines étaient représentées et 6 000 athlètes présents – contre 10 500 aux Jeux olympiques et 4 500 pour les Jeux paralympiques.

Les normes sont celles des fédérations européennes et internationales, comme pour toute compétition officielle, et la charge financière est supportée par le pays organisateur. À titre personnel, je n'ai pas d'information concernant la contribution qu'a versée ou qu'aurait pu verser le Comité olympique européen. Je pense que le président du CNOSF sera plus à même de vous répondre. Cela étant, le coût de ces jeux a été estimé à 1,25 milliard de dollars, dont près de la moitié pour le stade olympique. Je sais aussi que l'Azerbaïdjan a été très attentif à « l'héritage » des gros investissements. Ainsi, le village olympique, que j'ai eu l'occasion de visiter, a été transformé en logements qui ont été mis en accession à la propriété.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion