Intervention de Jean de Gliniasty

Réunion du 15 décembre 2016 à 10h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS :

Il me semble que la Géorgie était partie prenante à l'accord mais que, face à la réaction violente des Azerbaïdjanais, les Turcs avaient renoncé à l'appliquer. Ce fut un accord mort-né.

Quoi qu'il en soit, les Azerbaïdjanais ont de bonnes relations avec la Turquie et avec l'Iran. Quant aux Russes, ils veulent stabiliser la région car ils considèrent que le développement du Daghestan, de l'Ingouchie et de la Tchétchénie est crucial pour eux. Dieu sait ce qu'ils dépensent comme argent dans cette région, et « pour des prunes », si j'ose dire, car elle est ingérable en raison de la corruption, de la violence, etc. Les Russes tiennent pourtant à son développement, clef de la stabilisation. L'Azerbaïdjan joue un rôle beaucoup plus positif que l'Arménie, qui est pauvre, sous-peuplée en raison d'une très forte émigration, confrontée à de nombreuses difficultés, et totalement dépendante de la Russie sur le plan militaire.

Parlons de la « doctrine Lavrov », la règle du jeu qui permet à ce système de se maintenir sans trop d'explosions. Les Russes ont fait admettre par les deux parties qu'ils n'interviendraient jamais en cas de guerre dans le Haut-Karabagh entre les Azerbaïdjanais et les Arméniens ou les Karabaghtsi, mais qu'ils sanctuarisaient le territoire de l'Arménie. À la limite, les Azerbaïdjanais peuvent faire ce qu'ils veulent pour reconquérir le Haut-Karabagh, à condition de ne pas prendre un pouce du territoire arménien. Cette règle est assez bien acceptée par les uns et les autres.

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