Intervention de Pierre Andrieu

Réunion du 1er décembre 2016 à 11h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Pierre Andrieu, ambassadeur, ancien co-président français du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE :

Malheureusement, cela n'a pas abouti, en raison d'évènements qui avaient eu lieu à Erevan.

Par la suite, en octobre 2014, le Président de la République a fait une proposition pour essayer de rapprocher les positions des deux parties. L'idée était de demander aux deux présidents, azerbaïdjanais et arménien, de faire des déclarations publiques et croisées : le président arménien acceptait l'évacuation de territoires et, en échange, le président azerbaïdjanais acceptait de reconnaître la validité du vote qui aurait lieu sur le futur du Haut-Karabagh. Dans ce cadre, soit le président azerbaïdjanais fixait une date et l'Arménie évacuait les sept territoires limitrophes du Haut-Karabagh qu'elle occupe, soit il ne fixait pas de date et le président arménien n'évacuait que cinq territoires et se maintenait dans les deux territoires qui relient directement le Haut Karabagh et l'Arménie.

C'était un engagement public et croisé. Mais ce n'étaient que des déclarations, ce qui n'impliquait pas de les concrétiser dans l'instant. Malheureusement, aucun des deux présidents n'a donné son accord – alors même que c'était une idée arménienne.

Outre ce projet politique de règlement, la France a proposé un certain nombre de mesures de confiance pour faire revenir, justement, la confiance et permettre la reprise du dialogue. Parmi ces mesures de confiance, il faut citer une mesure humanitaire relative à l'échange des données sur les disparus de la guerre, sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). En effet, c'est la seule mesure qui ait été acceptée par les deux parties, et que l'on d'ailleurs a commencé à appliquer.

C'est ainsi que le CICR, depuis des années, poursuit la collecte de données ADN au sein des familles, notamment en Azerbaïdjan, de façon à pouvoir, le moment venu, croiser ces données avec celles prélevées sur les restes de soldats qui seraient exhumés – essentiellement sur le territoire du Haut-Karabagh. La Croix-Rouge poursuit son travail à sa manière, c'est-à-dire extrêmement discrète et sérieuse. Elle espère pouvoir procéder aux premières exhumations l'année prochaine, si toutefois il ne se produit pas, d'ici là, d'incident grave ni de conflit ouvert.

En résumé, pour répondre à votre question, il règne entre les trois co-présidents du Groupe de Minsk une atmosphère de travail, de sérieux et de confiance.

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