Intervention de Stéphane de Tapia

Réunion du 15 décembre 2016 à 13h45
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Stéphane de Tapia, directeur du département d'études turques de l'université de Strasbourg :

Il n'est pas question, pour moi, de paraphraser, ici, ce qui a été dit par les personnes que votre mission d'information parlementaire a déjà entendues, en particulier leurs Excellences l'ambassadrice Aurélia Bouchez et l'ambassadeur Elçin Amirbayov ou, aujourd'hui, ma collègue Mme Claire Mouradian.

Enseignant-chercheur universitaire, professeur de civilisation turque après avoir été chargé de recherche puis directeur de recherche au CNRS jusqu'à 2014, je connais l'Azerbaïdjan en tant que territoire peuplé en grande partie, mais pas exclusivement, de populations turcophones, même si la langue officielle y est le turc d'Azerbaïdjan, l'azәrbaycanca ou azerbaïdjanais. Je n'ai pu me rendre en Azerbaïdjan qu'assez récemment. La première fois, il y a une dizaine d'années, j'avais été invité par l'Université slave de Bakou, suite à l'invitation à Strasbourg, par notre département, du recteur de cette université. Je m'y suis rendu une deuxième fois, pour un colloque international à l'Université privée Xәzәr, auquel s'est ajoutée une demande de prestation, à savoir la correction du texte français d'un ouvrage de prestige, Azerbaïdjan, édité par la fondation Heydar Aliev. Enfin, je suis allé en Azerbaïdjan en tant que membre des délégations universitaires françaises chargées, à la demande des présidents François Hollande et İlham Aliev, de construire avec le ministère azerbaïdjanais de l'Éducation nationale, l'Université franco-azerbaïdjanaise (UFAZ). En effet, l'université de Strasbourg, sous la responsabilité de son président, M. Alain Beretz, de son vice-président chargé des relations internationales, M. Francis Kern, et de M. Eckhart Hötzel, directeur de l'Institut de traducteurs, d'interprètes et de relations internationales (ITIRI), a joué un rôle moteur dans ce projet. Nous avons ainsi reçu, en juillet dernier, le ministre Mikayil Jabbarov, accompagné du recteur Mustafa Babanlı et d'une importante délégation officielle.

Dans le cadre de mes fonctions de directeur de recherche, puis de professeur-directeur du département d'études turques, je rencontre souvent des étudiants azerbaïdjanais, le plus souvent du Nord – şimali Azerbaycan –, moins souvent du Sud – cenubi ou güney Azerbaycan –, pour reprendre une terminologie, assez courante dans les deux Azerbaïdjan et en Turquie, qui souligne clairement une position irrédentiste. Les échanges ont lieu principalement en français – langue des études –, en turc – langue que manient facilement les étudiants de Bakou ou de Tabriz – et en azéri. Cette langue est en effet assez facile à utiliser pour qui est déjà turcophone, mais il est indéniable que les Azerbaïdjanais s'adaptent bien mieux au turc que les Turcs à l'azerbaïdjanais. Ces étudiants, dont le nombre est en augmentation constante à Strasbourg, sont inscrits en licence, master ou doctorat. Ils proviennent de facultés diverses, ont grandement facilité les relations avec la Représentation permanente de la République d'Azerbaïdjan auprès du Conseil de l'Europe et sont souvent très proches des étudiants turcs, venus de Turquie ou enfants de l'immigration turque en France. Nous avions du reste créé, à Strasbourg, une éphémère Maison de l'Azerbaïdjan, qui a fini par se disloquer pour des raisons diverses, alors qu'elle avait à son actif l'organisation de quelques manifestations intéressantes et présentait l'avantage de regrouper des Azerbaïdjanais de Bakou, de Tabriz et de Téhéran, de Turquie, de Russie, ainsi que quelques sympathisants français.

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