Intervention de Pascal Pacaut

Réunion du 18 janvier 2017 à 11h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Pascal Pacaut, directeur du département Asie de l'Agence française de développement (AFD :

Nous répondons aux demandes de l'État. Nos engagements en Asie – 1,2 milliard d'euros en tout, je vous l'ai dit, répartis entre de nombreux pays – représentent un petit montant. Nous sommes un bailleur de fonds modeste dans une zone du monde où beaucoup de ressources sont disponibles, où les marchés financiers sont très liquides et où le coût de l'argent est peu élevé, pour l'instant. Les bailleurs de fonds institutionnels, très présents, offrent des conditions financières plus intéressantes que les nôtres puisque, à la demande de l'État, nous n'intervenons que très peu avec l'argent des contribuables : il nous arrive, en Afghanistan ou au Laos, d'accorder des subventions, mais, très souvent, nos interventions en Asie se traduisent par des prêts non bonifiés, si bien que nous sommes peu compétitifs.

Pour cette raison, nous devons apporter une valeur ajoutée, qui tient à la qualité des échanges bilatéraux. Nos engagements, en Chine comme en Inde, portent sur des montants insignifiants. Mais ce qui, dans l'AFD, intéresse les ministères chinois des finances et du plan n'est pas tant le volume du financement consenti – en Chine, nos engagements ne sont que de 100 millions d'euros par an, bien peu de chose – que l'accès que nous permettons à des réflexions sur les politiques publiques en matière de transport, de politique de la ville, d'aménagement du territoire, d'énergie verte ou de gestion des parcs naturels. Ainsi avons-nous présenté au conseil d'administration, en décembre dernier, un projet de prêt de 75 millions d'euros visant à la création du premier parc naturel chinois, en partenariat avec le parc naturel régional des Ballons des Vosges. Nous devons trouver des points d'accroche avec la France, car c'est ce qui intéresse au premier chef nos interlocuteurs. Il peut s'agir de réflexions sur l'aménagement du territoire, ce qui implique d'établir des liens avec les collectivités locales et les élus ou, comme en Azerbaïdjan, du savoir-faire des entreprises françaises. C'est grâce à ces éléments additionnels que nous parvenons à concrétiser des prêts dont les termes ne sont pas très intéressants et dont le volume est peu élevé.

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