Intervention de Meyer Habib

Réunion du 23 juillet 2014 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Ce qui se passe au Proche-Orient est une tragédie : personne ne peut rester insensible aux images diffusées par les médias, en particulier aux morts quotidiennes d'enfants palestiniens. Toutes les guerres sont terribles. Cependant, la question est de savoir qui est responsable. Chaque camp affirme évidemment que c'est l'autre. Mais restons factuels et dépassionnés : Israël a vu sa population civile bombardée pendant trois semaines sans réagir ; quel pays le supporterait ? Le cessez-le-feu proposé par l'Égypte a été accepté à deux reprises par M. Netanyahou, mais refusé par le Hamas. Ce dernier est un mouvement islamiste et terroriste, dont la charte prévoit la destruction totale de l'État d'Israël. Il dit ainsi clairement qu'il veut un État non pas à côté, mais à la place d'Israël, à la différence des Palestiniens modérés, notamment de M. Abbas – nous savons d'ailleurs la haine qui existe entre ces deux mouvances.

On répond toujours que c'est la faute des colonies. Pourtant, chacun sait qu'il n'y a plus un centimètre carré de conflit territorial avec la bande de Gaza : en 2006, Ariel Sharon a décidé de se retirer totalement de ce territoire – en détruisant des maisons et des synagogues – et de le donner aux Palestiniens, ce qui a provoqué une quasi-révolution en Israël. Ensuite, le Hamas a pris le pouvoir à la faveur d'une guerre sanglante.

On invoque également le blocus, qui est évidemment un problème. Mais, d'un autre côté, des centaines de kilomètres de tunnels ont été découverts – une véritable ville souterraine – et nous avons été témoins de l'utilisation des civils comme boucliers humains, ce qui est plus dramatique encore.

En France, le président de la République et le premier ministre ont adopté une position équilibrée et forte – je le dis alors que je suis un député de l'opposition. Au cours de son entretien avec M. Netanyahou, M. Hollande a ainsi affirmé que l'État d'Israël avait le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses civils, tout en prônant l'arrêt des violences. Toutefois, M. Fabius et le Quai d'Orsay ont pris une position bien différente, en parlant notamment de disproportion. Comment l'expliquer ?

Que l'on me dise, en outre, ce qu'est une réaction proportionnée ! En intervenant au Mali, la France a causé la mort de 1 000 personnes : est-ce proportionné ? Pourquoi nous taisons-nous sur les 170 000 personnes tuées en Syrie, sur les massacres de chrétiens en Irak et sur les très nombreuses victimes que font les guerres menées par les islamistes radicaux dans cette partie du monde ? Et cela arrive chez nous : 1 000 djihadistes sont actuellement présents en France ! Bien sûr, ces problèmes sont complexes et passionnels, et il faut trouver des solutions. Mais il faut comprendre que la source de ces conflits, c'est l'islamisme radical, véritable cancer pour toute l'humanité, lequel n'a rien à voir avec l'islam modéré, qui est majoritaire, y compris au sein des populations musulmanes de France.

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