Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 23 juillet 2014 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Certains de mes collègues considèrent que le président de la République, le premier ministre et le ministre des affaires étrangères font une interprétation différente de la situation. D'autres estiment que la France se singularise par son absence totale de réaction. Ce sont là deux points de vue contradictoires, mais très significatifs.

M. Netanyahou n'est pas un inconnu : nous l'avons déjà vu à l'oeuvre. Or il se trouve dans une situation très favorable : M. Sharon est décédé et, grâce à Shimon Peres, il n'a plus d'opposition travailliste. Il est impossible de savoir si les Israéliens soutiennent sa politique ou s'y opposent. D'autre part, les réactions de l'Occident sont inexistantes : nous sommes en train de recréer la Société des nations !

Il convient pourtant de se poser certaines questions, notamment celle des conséquences que ce conflit peut avoir, ne serait-ce qu'en France. Dans les périodes de crise, la réconciliation est vite oubliée. Le populisme est à nos portes : j'ai lu il y a quelques jours dans Le Monde un article assassin sur l'Allemagne, supposée dominatrice ; j'entends aussi autour de moi les réactions que peuvent susciter des slogans publicitaires tels que « Das Auto. » ou « Deutsche Qualität ! ». Quant au cri « Mort aux Juifs ! » scandé devant une synagogue, il ne peut évidemment pas me laisser indifférent.

La première urgence est évidemment humanitaire. Quand la France va-t-elle enfin se décider à réagir, non seulement en prenant une position diplomatique sur la situation humanitaire, mais aussi en envoyant de l'aide sur place ? Il est possible de débarquer à Gaza. Sauf si l'on laisse les bateaux chargés d'aide humanitaire se faire couler !

Enfin, compte tenu de l'inconsistance politique du monde occidental, jusqu'où M. Netanyahou ira-t-il ? La crise va-t-elle se limiter à Gaza ? Telle est la véritable question.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion