Intervention de Nicolas de Rivière

Réunion du 23 juillet 2014 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Nicolas de Rivière, directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, sur la crise au Proche-Orient et en Ukraine :

En théorie, c'est aux Nations unies et à son Secrétaire général qu'il revient de fabriquer la paix au Proche-Orient, dans la mesure où les textes – cadre juridique institutionnel, résolutions fixant les grands principes – ont été adoptés par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. Cependant, les Nations unies ont leurs forces et leurs faiblesses, et le Secrétaire général n'y parviendra pas seul. Tous les efforts sont donc les bienvenus. Ceux de la France sont nécessaires et appréciés. Les États-Unis sont l'un des grands acteurs, et la France soutient leur médiation dans la durée. Les acteurs régionaux ont aussi leur importance, comme on l'a vu avec l'initiative égyptienne. Quant à l'Union européenne, bien qu'elle finance 55 % de l'aide à l'Autorité palestinienne, il serait souhaitable qu'elle s'implique davantage dans la gestion politique du dossier.

Je suis assez d'accord avec votre analyse monsieur Habib : le Hamas conduit des actions terroristes, et il convient de les condamner . Cependant, il a remporté des élections, ce qui complique la donne. Il est certes légitime qu'Israël se défende, mais il ne peut pas y avoir de solution militaire à la crise. À un moment donné, il sera nécessaire de faire asseoir tout le monde autour de la table et d'engager un processus de négociation.. Par ailleurs, demander à Israël de répondre de manière proportionnée revient à dire, en termes juridiques, qu'il doit respecter les quatre conventions de Genève sur le droit de la guerre, ce qui n'est pas toujours le cas.

Monsieur Loncle, il serait sans doute inexact d'affirmer qu'il n'y a eu aucune inflexion de la politique de la France au Proche-Orient depuis le général de Gaulle, mais les éléments de continuité l'emportent très largement dans la durée. D'une part, la France entretient de bonnes relations avec les deux parties. D'autre part, elle s'efforce d'adopter une position équilibrée : elle est attachée à la sécurité d'Israël et lui reconnaît le droit de se défendre ; dans le même temps, elle soutient le principe de deux États, ce qui implique un processus politique qui débouche sur la création d'un État palestinien. Nous faisons partie du camp de la paix.

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