Intervention de Jacques Myard

Réunion du 30 septembre 2015 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Ces questions vont nous occuper pendant des décennies, car nous sommes non pas à la fin, mais au début du phénomène. Il va s'amplifier, pour des raisons que nous connaissons tous. Actuellement, je vous vois écoper, monsieur le ministre : malheureusement, les moyens dont vous disposez ne sont pas à la hauteur des enjeux.

J'étais en Arabie saoudite et en Jordanie lorsque l'Allemagne a annoncé qu'elle accueillerait 800 000 migrants. L'impact de cette annonce dans les pays concernés a été redoutable, notamment dans les médias. Je m'étonne que la chancelière ait pu lancer ce chiffre urbi et orbi sans en parler à ses partenaires ; c'est un problème de taille. Elle va d'ailleurs le payer cher : des critiques acerbes montent à son égard, ainsi que je l'ai constaté lors de contacts récents avec deux maires allemands de son parti. C'est, me semble-t-il, très grave. La France et l'Allemagne s'étaient-elles concertées avant cette annonce catastrophique, monsieur le ministre ?

Lorsque l'on visite les camps de réfugiés et que l'on sait que le HCR n'a plus d'argent, on se rend compte que la seule solution, c'est que l'Union européenne aide massivement les États tels que la Jordanie, le Liban et la Turquie, et qu'elle demande peut-être à des alliés tels que l'Arabie saoudite, qui ont, paraît-il, beaucoup d'argent, d'accueillir des réfugiés. Cela soulève d'ailleurs une question quant à la conduite de notre politique étrangère : il ne suffit pas de vendre des armes – et je ne polémique pas, car j'ai été, moi aussi, marchand de canons dans une vie antérieure, et je l'assume. En tout cas, il faut fixer ces populations autour de la zone du conflit. Nous ne pouvons pas nous permettre d'organiser une Völkerwanderung, ou alors nous courons à la catastrophe.

Vous avez indiqué que nous avions organisé, avec les Britanniques, 1 600 retours à partir de Calais. Pouvez-vous préciser vers quelles destinations ? Avez-vous réussi à renvoyer ces migrants dans leur pays d'origine ? Je me pose cette question, car je connais les difficultés que nous avons à organiser les retours de manière générale.

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