Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 15h00
Création des emplois d'avenir — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

Cette politique néfaste a d'ailleurs coûté cher en terme de destruction du lien social et de dégradation des conditions de vie des populations dans les territoires fragilisés socialement. Mais il est vrai que ce coût n'a pas la lisibilité d'une ligne budgétaire !

Aujourd'hui, nous nous trouvons face à un nombre inquiétant de jeunes sans formation, des jeunes sortis des écrans radar de la société, qu'il s'agisse de l'école ou du service public de l'emploi – des jeunes qui n'existent plus, pour ainsi dire. Comment s'étonner que ces jeunes en déshérence, en galère, comme ils disent, ne finissent, parfois très jeunes, par commettre des bêtises, parfois des actes beaucoup plus graves ?

J'entends déjà les commentaires ! Cependant, il ne s'agit pas d'invoquer une quelconque excuse sociologique ni de prôner je ne sais quel laxisme : loin de moi l'idée de nier le sens de la peine. Mais je partage l'avis de M. Jean-Paul Delevoye, alors médiateur de la République, qui avait déclaré devant la commission des affaires sociales que « quand l'école de la rue est plus rémunératrice que celle de la République, on choisit la première ».

Avant de conclure, permettez-moi de vous faire part d'une expérience personnelle. À la demande d'un syndicat de magistrats, je me suis rendue en 2008 dans un établissement pour mineurs ouvert un an plus tôt à Lavaur, dans le Tarn – un établissement qui n'est rien d'autre qu'une prison : on y trouve des détenus mineurs âgés de quatorze à dix-huit ans, c'est-à-dire des adolescents, pour ne pas dire des enfants.

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