Intervention de Dominique le Guludec

Réunion du 16 octobre 2013 à 16h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Dominique le Guludec :

Mariée et mère de deux enfants, je suis cardiologue, spécialiste d'imagerie et de médecine nucléaire. En mes qualités de professeur des universités et de praticien hospitalier à l'université Denis Diderot – Paris VII, j'exerce une triple mission de soins, de recherche et d'enseignement. Pour ce qui concerne les soins, j'ai une petite activité de cardiologie et me consacre essentiellement à l'imagerie ; dans ce cadre, je suis responsable du service de médecine nucléaire de l'hôpital Bichat. En matière de recherche, je suis responsable d'une équipe de l'INSERM à Bichat, qui travaille sur l'imagerie cardiovasculaire. Pour ce qui concerne les activités pédagogiques, j'enseigne la biophysique en premier cycle et la médecine nucléaire en troisième cycle.

J'ai toujours eu le goût des responsabilités collectives : je suis membre du Conseil national des universités en biophysique, je fais partie du conseil de gestion restreint de mon UFR et je me suis depuis longtemps intéressée à la gouvernance de mon propre service. Lors de ma désignation aux fonctions de chef de pôle, j'ai ainsi souhaité approfondir ma formation et ai donc suivi des cours de management médical dans le cadre d'un master à l'ESSEC.

Par ailleurs, je suis membre du board exécutif de la Société européenne de médecine nucléaire et ai participé, pendant dix ans, aux travaux du Conseil supérieur d'hygiène publique, dans la section « Radioprotection » : l'ensemble des sujets dont je serai appelée à traiter ne sont donc pas nouveaux pour moi.

Comme vous le savez, l'IRSN est un établissement public et commercial, issu de lois de 2001 et 2002 modifiées en 2007. Cinq ministères en assurent la tutelle. En tant qu'expert public en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection, l'Institut a trois missions essentielles : la recherche, l'expertise et la surveillance des risques, dans les domaines civil et militaire. Il concourt donc aux politiques publiques en matière de sûreté nucléaire et de protection des citoyens, de l'environnement et des matières lors de leur transport.

Les moyens de l'IRSN se chiffrent à plus de 1 700 personnes, dont plus de 75 % se consacrent exclusivement à la recherche et l'expertise et le budget est lui-même affecté à hauteur de 40 % à la recherche et 50 % à l'expertise. Ces activités débouchent sur un volume important de publications de niveau international – plus de 200 articles par an, plus de 300 communications dans des congrès – et le dépôt de nombreux brevets.

L'Institut a un rôle à jouer auprès des pouvoirs publics, de l'Autorité de sûreté et des exploitants, mais également auprès de la société civile – au titre du souci prioritaire d'une plus grande transparence. On ne saurait non plus oublier son rôle à l'étranger, car il existe une gouvernance internationale de la sûreté nucléaire à laquelle il prend part.

Le budget de l'IRSN est constitué, à hauteur des deux tiers, par une subvention de l'État et, à hauteur d'un tiers, par une contribution des exploitants et par des ressources propres issues de contrats ou de projets de recherche.

Les raisons de ma candidature à la présidence de l'Institut tiennent d'abord à mon propre parcours, puisque l'utilisation médicale des rayonnements ionisants est au coeur de mon activité professionnelle (radiothérapie, radiodiagnostic, médecine nucléaire) et que l'imagerie a pris largement sa place dans l'amélioration de la santé de nos concitoyens. Mon goût pour la recherche se trouvera également satisfait, puisqu'il s'agit d'une part importante de l'activité de l'IRSN.

Je suis également attirée par l'institution elle-même, qui bénéficie d'une reconnaissance et d'une visibilité internationales. Elles reposent sur son excellence scientifique, mais également sur sa déontologie. De ce point de vue, il y a des problématiques proches en santé et en sûreté nucléaires : c'est le cas, par exemple, des comparaisons bénéficesrisques ou d'enjeux stratégiques de sauvegarde des ressources humaines.

Dans les années à venir, j'aurai à coeur que soient conservés le potentiel de recherche, l'excellence des ressources humaines et la qualité du travail qu'attendent légitimement nos concitoyens. Les collaborations internationales, la transparence et l'ouverture à la société civile seront également au coeur de mon action. Excellence, indépendance, transparence : tels sont les piliers sur lesquels repose l'établissement, tel est l'acquis qu'il nous appartient de développer encore quels que soient les choix énergétiques opérés à l'avenir.

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