Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 27 novembre 2013 à 15h00
Loi de programmation militaire 2014-2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

En effet, c’était le dernier. Tout est dit ! En soixantième position, telle est la mesure exacte de la priorité que le Gouvernement dont vous êtes membre, monsieur le ministre, entend accorder à la défense de la nation, en un temps d’une gravité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale en matière de dégradation de l’environnement géopolitique en Europe. C’est un difficile métier que le vôtre ! Nous nous connaissons et vous savez l’estime que je vous porte. Nous faisons la même analyse des basculements géopolitiques.

Vous avez prononcé hier des phrases très fortes, dont celle-ci : la France, avez-vous dit, « n’a plus de menaces à ses frontières mais il n’y a plus de frontières aux menaces ». C’est juste et nous sommes d’accord. Hélas, vous n’avez pas les moyens de votre politique, ce qui vous amène, faute de courage du Président de la République et de M. le Premier ministre, à tenter de démontrer que votre projet de loi tient la route, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Mais avant d’en parler plus avant, comme je dispose de très peu de temps, je rappellerai en style télégraphique où nous en sommes vingt-cinq ans après la chute du Mur de Berlin.

Nous sommes à l’aube de ce qu’il faut bien appeler un immense chaos géopolitique, fait de globalisation du terrorisme et des diverses formes de criminalité tout autour de l’Europe, d’un véritable continuum de crises extrêmement inquiétant de l’ouest africain à l’Asie centrale en passant par la Syrie, du risque de dislocation d’États tout autour du cratère à ciel ouvert que celle-ci est devenue et qui met en cause les frontières héritées de la Première Guerre mondiale, de la prolifération accrue de missiles balistiques capables de délivrer en Europe même des charges nucléaires, et enfin des risques de conflits ouverts en Asie alimentés par la montée en puissance de la Chine et la multiplication des conflits territoriaux. Aujourd’hui même, des B-52 américains survolent un périmètre exclusif décrété par la Chine au-dessus des îles Senkaku. Face à tout cela, un véritable vide stratégique se dessine du côté des démocraties.

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