Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 10 septembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Partage des richesses

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Monsieur le président, chers collègues, cette question s’adresse à monsieur le Premier ministre. Monsieur le Premier ministre, les Français souffrent. Ils souffrent de conditions de vie toujours plus dures, sans que leur soit offerte la perspective d’un horizon meilleur.

La réalité quotidienne de millions d’entre eux, c’est le chômage, le manque de logement, la reconversion pour des artisans ou des commerçants qui ne peuvent plus poursuivre leur activité, et des dirigeants de PME qui voient fondre leur carnet de commandes. Toutes les formes de précarité se développent : sociale, professionnelle, énergétique, sanitaire…

Les seules réponses qu’ils entendent sont, au mieux, source de culpabilisation, quand on les rend responsables de la dette et du coût du travail, quand on les soupçonne, aussi, de ne pas chercher un emploi, ou quand ils font grève pour défendre leur outil de travail.

Les Français souffrent de l’entêtement dans des choix libéraux – austérité, soumission à l’Europe, réduction de la dépense publique et cadeaux aux grands groupes financés par les populations, même les plus fragiles et aux dépens des collectivités territoriales, qui n’ont même plus les moyens d’agir comme correctrices des inégalités.

Pendant ce temps, les entreprises du CAC 40 engrangent 48 milliards d’euros de bénéfices. Veolia, par exemple, annonce 151 millions d’euros de dividendes en six mois. Ce faisant, le même groupe dit qu’il faut couler la SNCM et les 4 000 emplois qu’elle génère à Marseille et en Corse, au profit de sociétés low cost qui ne respectent ni le droit social, ni la sécurité, ni l’environnement.

La France est un pays riche. C’est la cinquième puissance économique mondiale. Elle occupe le troisième rang mondial pour la productivité. Ce dont elle souffre, c’est du fait que jamais la richesse n’a été autant accaparée par quelques-uns.

Monsieur le Premier ministre, forcez le verrou ! Imposez, je vous prie – c’est de votre responsabilité et vous en avez les moyens – que la richesse soit mieux répartie dans notre pays pour créer les conditions d’un avenir meilleur, pas seulement pour le gouvernement - là n’est pas le plus important - mais pour les Français et pour la France.

À quelques jours de la présentation de la loi de finances, comment comptez-vous agir en ce sens ?

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