Intervention de Guy Geoffroy

Séance en hémicycle du 10 décembre 2014 à 15h00
Réforme de l'asile — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Geoffroy :

Monsieur Robiliard, vous ne pouvez pas dire que l’asile obéit à une logique de protection en vertu de laquelle nous accepterions de reconnaître ou non qu’une personne a été persécutée tandis que la politique de l’immigration conduirait à déterminer a priori qui l’on accepte ou non sur notre sol. Ici, nous sommes en fait entre les deux. Les personnes déboutées ont voulu venir vivre chez nous parce qu’elles s’estimaient victimes des pires sévices et qu’elles n’étaient plus libres dans leur pays. Si nous considérons qu’elles ne relèvent pas de notre droit d’asile, nous devons nous poser la question de savoir qu’est-ce que nous allons en faire ?

J’ai participé aujourd’hui à un déjeuner d’anciens – c’est la saison. Leur ayant déclaré que je ne pourrais pas m’attarder avec eux en raison du débat sur l’asile, ils m’ont demandé quelles mesures nous allions prendre. J’ai alors pris la défense du Gouvernement en leur expliquant qu’il s’agissait de réduire les délais de traitement des demandes d’asile pour savoir plus rapidement qui en relevait ou non. Tout naturellement, ces personnes, qui n’étaient en aucune manière des réacs, en ont déduit que les personnes déboutées quitteraient plus vite notre pays.

Nos concitoyens sont fiers de notre politique d’asile qui fait l’honneur de notre pays à condition que ceux qui ne peuvent en bénéficier ne puissent séjourner régulièrement dans notre pays. Nous reprendrons forcément ces questions à l’occasion de la loi relative à l’immigration. La dichotomie opérée artificiellement par M. Robiliard entre asile d’un côté et immigration irrégulière de l’autre confine au ridicule.

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