Intervention de Philippe Vitel

Séance en hémicycle du 15 janvier 2015 à 9h30
Débat sur l'avenir du secteur industriel de défense et des capacités de maintenance industrielle des matériels — Table ronde

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

À mon tour de remercier le groupe GDR d’avoir proposé cet intéressant débat ainsi que les trois intervenants de ce matin pour la complémentarité de leurs propos. L’avenir du secteur industriel de défense et des capacités de maintenance industrielles des matériels, ce sont deux sujets qui sont certes liés, mais bien distincts.

S’agissant de l’avenir du secteur industriel de défense, force est de constater que l’export joue un rôle majeur aujourd’hui, dans la mesure où il représente un tiers du marché de nos entreprises françaises. Dans un contexte de concurrence internationale de plus en plus difficile, nous devons soutenir sans aucun état d’âme toutes nos entreprises qui avancent vers l’export.

Ensuite, nous devons réfléchir à la manière d’exercer notre souveraineté dans ce domaine. Je suis inquiet car, pour la première fois dans l’histoire, depuis trois cents ans, lorsque nous aurons à remplacer le FAMAS, les armées seront dotées d’un fusil qui ne sera pas français. Nous devons nous interroger sur ce qui doit rester dans le domaine national et ce qui peut être ouvert.

Nous en avons un exemple avec la privatisation de Nexter, ce projet Kant – « KMW and Nexter together ». Hier matin, nous avons auditionné les intervenants concernés, et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous n’en sommes pas sortis rassurés.

En ce qui concerne les capacités de maintenance industrielle des matériels, la situation est pathétique. Il est nécessaire que le Gouvernement fasse un réel effort. L’armée de terre a 1 400 véhicules inopérants aujourd’hui. Cela nécessiterait de doubler le budget de maintien en condition opérationnelle et d’équipement programmé des matériels. Or il n’a été augmenté que de 9 % pour l’année à venir. Ce sujet doit nous mobiliser.

Dernier point, monsieur le président : j’ai bien entendu les positions concernant les sociétés de projets. Pour ce qui me concerne, j’estime que le vecteur temps est très important s’agissant des matériels de défense et je ne vois pas comment, à long terme, cette structuration autour des sociétés de projets pourrait être pérenne et viable.

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