Intervention de Annie Le Houerou

Séance en hémicycle du 26 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise de l'agriculture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Le Houerou :

Monsieur le Premier ministre, depuis plusieurs jours, les agriculteurs se font entendre, particulièrement en Bretagne. Ils ne voient pas le bénéfice des mesures structurelles de la loi d’avenir pour l’agriculture ; ils ne voient pas le bénéfice des mesures du plan de soutien que le Gouvernement a mis en place. Bien que des sommes importantes aient été mobilisées par l’État – aides à l’investissement, report de charges, avances des aides PAC – en bout de chaîne, l’éleveur perçoit une somme qui n’est pas à la hauteur des pertes engendrées par les prix bas et les coûts de production élevés.

La complexité des dossiers est aussi évoquée. Les agriculteurs sont désespérés de subir un système dont ils n’ont pas la maîtrise : éleveurs de porcs, de bovins, producteurs de lait manifestent leur impuissance, ne sachant comment gérer leur situation personnelle. Ils veulent simplement vivre de leur travail, avec un prix qui leur permette de rembourser leurs investissements, leurs coûts de production et leurs charges sociales. Les mauvaises années se succèdent. Les jeunes qui viennent de s’installer n’ont aucune visibilité et sont désabusés.

Les agriculteurs réclament une régulation des volumes en Europe ; ils réclament l’harmonisation des charges sociales et fiscales ou, à défaut, une baisse sensible de celles-ci en France ; ils réclament l’étiquetage de l’origine des produits frais et transformés, pour que le consommateur puisse choisir. Comment trouver une solution à ce problème, sans attendre la décision européenne, qui tarde trop à venir ?

Les agriculteurs réclament l’organisation d’une association de producteurs de porcs pour regrouper l’offre et revaloriser le prix. Les opérateurs doivent s’associer et mettre en place un fonds privé de soutien à la filière pour faire face aux aléas du marché. Ils veulent la transparence sur la répartition des marges sur l’ensemble de la filière : donnons-nous les moyens de le faire. Un ajustement du plan de soutien n’est pas suffisant : il faut des mesures d’ampleur pour retrouver de la compétitivité sur les marchés. Comment la dette globale des agriculteurs peut-elle être renégociée auprès des banques ?

Redonnons du souffle à nos producteurs, car c’est toute l’économie d’une région qui s’écroule avec eux. Les nombreux sous-traitants de l’agriculture, les artisans, les commerçants ressentent les effets de cette crise sans précédent sur l’emploi, particulièrement en Centre-Bretagne. Tous attendent des réponses concrètes.

1 commentaire :

Le 27/01/2016 à 09:04, laïc a dit :

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"éleveurs de porcs, de bovins, producteurs de lait manifestent leur impuissance, ne sachant comment gérer leur situation personnelle. Ils veulent simplement vivre de leur travail, avec un prix qui leur permette de rembourser leurs investissements, leurs coûts de production et leurs charges sociales. Les mauvaises années se succèdent. Les jeunes qui viennent de s’installer n’ont aucune visibilité et sont désabusés."

Il faudrait développer la consommation de porc, de boeuf et de lait dans les cantines scolaires : non seulement cela donnerait le goût du porc, du boeuf et du lait aux jeunes Français, mais en plus cela assurerait une source de revenus constante et rémunératrice aux agriculteurs et éleveurs français. Il est en effet de plus ne plus rare de trouver du porc, du boeuf et du lait, surtout le porc d'ailleurs, dans les cantines scolaires, alors que ces trois aliments sont essentiels pour la nutrition et l'équilibre sanitaire des jeunes enfants et adolescents. La République doit s'appliquer à fournir du porc, du boeuf du lait à tous les jeunes Français sans aucune distinction ou discrimination, pour le bien de toutes et de tous.

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