Intervention de Charles Fournier

Réunion du mercredi 29 mars 2023 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles Fournier, rapporteur :

Je m'attendais à ces nombreux amendements de suppression.

Certains défendent les chasseurs modestes ; je défends tous les promeneurs modestes qui veulent accéder à la nature. Contrairement à vous, je ne vise pas uniquement les chasseurs. Vous n'êtes pas dans la recherche d'un compromis. C'est vrai en tout cas de ceux qui ont défendu la chasse avec excès.

Je remercie les orateurs qui ont refusé d'intenter un procès d'intention au texte. Je ne suis pas chasseur. Je suis favorable à un encadrement très strict de la chasse et à la suppression de certaines pratiques. Les mesures de sécurité en vigueur sont insuffisantes, selon moi. C'est pourquoi j'ai rédigé cette proposition de loi. Je vous remercie toutefois de ne pas en tirer d'enseignements.

Vous adoptez une position de défenseurs de la chasse qui rend aveugle à tout ce qui peut être dit et vous faites de cette proposition une caricature. Tous les arguments pour me décrédibiliser – l'auteur n'y connaît rien, il n'a jamais mis les pieds dans une chasse – sont répétés à l'envi par la Fédération nationale des chasseurs. Sachez donc que je mène un dialogue constant sur la question, notamment en recevant des chasseurs dans ma permanence. Ne doutez pas que je la connaisse de près à travers ce que j'ai vécu, aux différents moments de mon existence, et ce que d'autres peuvent vivre.

La proposition n'est pas radicale : elle fixe une règle unique et simple, pour tout le monde. Je suis pour que l'on puisse aller se promener dans la nature le dimanche sans se préoccuper de l'horaire ou sans consulter une application et avoir à se demander si la zone de chasse a été sécurisée. Vous y voyez une radicalité car vous êtes les défenseurs absolus des chasseurs et d'une tradition qui ne pourrait pas bouger. Pourtant, les traditions évoluent.

Quant aux néoruraux, ils vivent à la campagne. Ils ont autant droit de cité et d'avis sur la question. Ils ne sont pas les tenants d'une tradition qui ne devrait pas bouger, qui s'impose à tous. Le territoire appartient à tout le monde et tout le monde peut avoir des avis.

La question reviendra peut-être par la voie référendaire. J'espère que ceux, notamment au Rassemblement national, qui défendent le référendum respecteront la position des Français, une fois qu'ils l'auront tranchée.

J'émets un avis défavorable sur l'ensemble des amendements de suppression.

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