Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mercredi 24 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je m'associe bien sûr à l'hommage rendu au héros Léon Gautier.

Madame Ménard, nous n'avons pas les mêmes nostalgies. S'inspirer des grands succès des époques passées ne signifie pas reproduire à l'identique les mêmes choses, mais retrouver l'esprit qui les a animées pour l'insuffler dans d'autres choses, en d'autres temps. C'est ce à quoi nous sommes invités.

Élu dans un territoire où l'aviation militaire et l'armée de terre sont présentes, je suis partenaire de nombreuses initiatives ayant permis aux adolescents de les rencontrer, dont les résultats ne cessent de m'enthousiasmer. Je suis donc un ferme partisan du développement du lien entre l'armée et la nation, grâce à ces grands témoignages qui édifient la jeunesse et lui font connaître des figures de la Résistance : des gens qui, à 16 ou à 17 ans, ont donné leur vie pour notre pays. Cela est essentiel.

Collègues du groupe LFI – NUPES, chacun connaît à la fois notre amitié et nos différences politiques. Il se trouve qu'à l'époque où Patrick Kanner était ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, j'ai été déposé un amendement visant à instaurer un service civique obligatoire de neuf mois, dont trois de classe républicaine et six d'engagement dans le cadre d'une mission d'intérêt général. La droite l'avait voté. Pendant un an, Patrick Kanner, qui ne parvenait pas à se défaire de cet amendement, m'en a beaucoup voulu. Cette idée rejoint en quelque sorte l'intuition de MM. Lachaud et Saintoul, qui viennent de proposer la création d'une conscription citoyenne.

Autrement dit, nous sommes à la recherche d'un moyen de cultiver le sens civique de la jeunesse. Il convient de nous écouter mutuellement. Il serait dommage de promouvoir un patriotisme par trop éthéré. En effet, la guerre en Ukraine nous a fait retrouver le tragique de l'histoire et nous sommes conscients des dangers du terrorisme et des systèmes totalitaires, mais il faut ajouter à cela le danger de rester captifs d'un monde en train de finir.

La semaine dernière, j'étais invité comme grand témoin au congrès national des foyers ruraux, où j'ai pu exprimer mes attentes en matière d'éducation populaire et d'éducation civique. J'aimerais que M. le ministre des armées et Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse en tiennent compte, plutôt que de promouvoir un patriotisme parfois désuet.

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