Intervention de Jean-Luc Laurent

Réunion du 16 novembre 2016 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Laurent :

Merci au président François Brottes pour les éléments d'information fort détaillés qu'il nous a livrés.

La situation est préoccupante, en effet. Notre capacité de production, cet hiver, sera inférieure d'environ 11 300 MW à celle de l'hiver dernier. Sont en cause les difficultés que le président François Brottes a rappelées et qui sont liées au parc nucléaire, aux arrêts pour maintenance de routine mais également en réponse aux demandes de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de vérification supplémentaire de certains réacteurs. Cette situation conjoncturelle est encore compliquée par le choix grave, contestable à mes yeux, d'organiser concomitamment la fin des centrales thermiques à flamme. En fermant progressivement ces installations, ce sont encore 5,2 GW de capacité de production que nous allons perdre ! Or faut-il rappeler que le thermique à flamme sert précisément à éviter les déficits de production d'énergie et que, à ce titre, ces centrales sont essentielles à l'équilibre de notre mix énergétique ?

La montée en puissance des énergies renouvelables est en effet, pour l'instant, loin de compenser l'arrêt du thermique à flamme, en particulier l'hiver où les journées sont moins chaudes et où les nuits sont par définition plus longues que les jours. Or, en raison de l'intermittence des énergies renouvelables, nous allons devoir faire face à une difficulté l'hiver prochain.

Au-delà de cette inquiétude, plus forte encore cette année que l'année dernière, il apparaît qu'un déficit structurel doit être anticipé pour les quatre prochains hivers au moins, voire davantage si l'on retient le scénario thermique bas.

Le système électrique français est en crise. Il faut espérer qu'il n'y aura pas de nouvelle mauvaise surprise ni d'arrêt supplémentaire de réacteur. Dans ce contexte, la fermeture du deuxième réacteur de Fessenheim, programmée pour fin décembre, devrait être reportée. Qu'en pensez-vous, Monsieur le président François Brottes ?

Si déjà, en 2016, RTE en est à envisager des mesures drastiques pour compenser l'éventuel déficit d'énergie produite – et l'on ne saurait s'en remettre qu'à la seule météorologie –, comment envisagez-vous de gérer le déficit structurel pour les années à venir ? Ne faut-il pas réviser la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte ?

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