Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 30 septembre 2015 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Le ministre a parlé près d'une heure. Autorisez-moi à poser quelques questions en tant que représentant de l'opposition !

Ma question suivante porte sur Schengen. Dès lors que les frontières sont rétablies de façon anarchique d'un État à l'autre et que les flux de migrants les contournent, c'est qu'il y a un léger problème ! Schengen ne peut pas continuer à vivre sans un accord en ce sens et sans contrôles. Ce n'est pas en critiquant les propositions de l'opposition que vous réglerez le problème, monsieur le ministre, celui de la vacuité des accords de Schengen aujourd'hui. La réalité, c'est que ces accords ne fonctionnent plus.

Vous avez annoncé une série de chiffres concernant les reconduites à la frontière et critiqué l'action de l'un de vos prédécesseurs. Le fond du problème, c'est que la France enregistre depuis des décennies 200 000 entrées légales par an – ce sont les chiffres de votre ministère –, que sur ces 200 000 entrées, 5 % sont liées à un travail – ce sont les chiffres de la Cour des comptes –, que s'y ajoutent 60 000 demandeurs d'asile par an, dont à peine 12 000 à 13 000 sont reconduits à la frontière, tous les autres restant sur notre territoire, et qu'il faut compter, en plus, les clandestins. Cela fait beaucoup de monde, monsieur le ministre ! Et cela a des répercussions dans l'opinion publique : de plus en plus de gens, y compris parmi vos propres électeurs, disent qu'il vaut mieux être aujourd'hui une personne qui arrive en France, laquelle a droit à un logement et à 200 euros par mois ou à 700 euros dans le cas d'une famille, qu'une personne qui galère pour trouver un logement et un emploi. Voilà ce que j'entends et que vous devriez, vous aussi, entendre, monsieur le ministre. Telle est la gravité du problème.

Tout en respectant le travail que vous faites – vous essayez de remplir vos fonctions et c'est difficile –, je vous demande une chose, monsieur le ministre : si vous voulez être républicain, de grâce, écoutez ce que l'on vous dit plutôt que de ridiculiser les propositions de l'opposition ainsi que vous venez de le faire pendant une heure. Nous avons, nous aussi, une certaine expérience de ces questions, et nos propositions sont travaillées et sérieuses.

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