Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du 27 février 2013 à 15h00
Débat sur le mali : au-delà de l'intervention militaire perspectives de reconstruction et de développement.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Monsieur le ministre des affaires étrangères, au début du mois de janvier, à la demande du gouvernement malien et de la CEDEAO, le gouvernement français a décidé de mettre un terme à l'avancée des groupes islamistes en intervenant militairement. Cette intervention était nécessaire. La reprise des villes de Tombouctou, Gao, Kidal et Ménaka dans le nord a donné un souffle de liberté aux populations opprimées depuis des mois par des groupes islamistes terroristes.

Néanmoins, vous l'avez dit, cette phase militaire ne peut se suffire à elle-même. Elle devra être adossée à un processus de transition politique concerté et démocratique avec l'ensemble des forces représentatives non terroristes.

Dans l'arrondissement de Kidal, la collaboration entre le MNLA, l'armée tchadienne et l'armée française pour combattre les mouvements djihadistes est un signal fort et positif donné aux populations locales qui peuvent ainsi espérer, d'une part une meilleure protection et, d'autre part, une meilleure prise en compte de leurs revendications.

Le MNLA a prouvé à maintes reprises son attachement à la laïcité. Il a combattu les djihadistes avant même que l'armée française n'intervienne et il a appelé à ouvrir les négociations avec les représentants du gouvernement malien, dans le respect des frontières internationales actuelles, sous réserve que le droit à l'autodétermination de l'Azawad soit respecté.

Aussi, il est urgent qu'une conférence sur l'avenir de l'Azawad soit organisée. Nous pensons que c'est à la diplomatie française d'en prendre l'initiative, avec l'appui des organisations internationales comme l'ONU, en associant l'Union européenne et en l'ouvrant à toutes les forces parties prenantes de la lutte contre le terrorisme. C'est une étape nécessaire à la sécurisation militaire de la région.

La question de l'autodétermination démocratique pour les populations du nord, dans le respect de la souveraineté territoriale du Mali, devra inévitablement être posée. Quelle réponse souhaitez-vous y apporter ? Il y a urgence car il existe, à Bamako, un esprit de revanche contre les Touaregs qui sont menacés de représailles. Cela doit être fermement condamné par la diplomatie française.

Monsieur le ministre, pouvez-vous nous éclairer sur le calendrier à venir, notamment électoral, dans la perspective de la commission du dialogue et de la réconciliation nationale censée commencer à la fin du mois, et dont on ne sait toujours pas qui y participera et selon quelles modalités ?

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