Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Madame la présidente, messieurs les ministres, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, le Gouvernement s'apprête à créer en deux ans 150 000 emplois d'avenir pour répondre au douloureux problème du chômage qui touche particulièrement les 120 000 jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni qualification.

Je note au passage que ce chiffre de 120 000 qui sous-tend le dispositif, contesté hier, est aujourd'hui admis par un gouvernement rattrapé par la réalité implacable des statistiques : oui, notre système éducatif échoue à fournir une qualification à 120 000 jeunes chaque année.

J'ai la conviction, comme beaucoup, que cet échec ne peut être surmonté uniquement par l'accroissement des moyens. S'il en était ainsi, nous pourrions tous nous réjouir d'avoir trouvé la solution à tous les maux de l'école, dont la perte de l'autorité des enseignants et l'affaiblissement des apprentissages ne sont que les signes les plus manifestes.

Mais plutôt que de vous attaquer aux causes du mal, vous avez fait le choix du pansement social par la création d'emplois d'avenir subventionnés à 75 % par une solidarité nationale bientôt exsangue. Pari coûteux, sans doute sous-évalué selon l'OFCE, à un moment où la situation budgétaire de la France est dramatique, à un moment où la faiblesse de notre compétitivité, plombée par la dépense publique, nous relègue après des pays comme la Corée du Nord. Et pourtant, c'est ce choix de la dépense publique, et qui plus est pour la sphère publique ou parapublique, que vous avez fait.

Le pari est hasardeux aussi : ces emplois seront-ils utiles à l'avenir des jeunes auxquels ils sont destinés ? Là est finalement le fond de la question. Les jeunes aspirent à un vrai statut professionnel et souffrent plus que vous ne pensez d'être réduits à exercer des emplois qui bien souvent les dénomment : hier on appelait ces jeunes « les emplois jeunes », demain on les appellera « les emplois d'avenir ».

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