Intervention de Éric Alauzet

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Alauzet :

Le groupe écologiste ne soutiendra pas la motion de rejet préalable. En réponse à la motion de M. Mariton, je faisais valoir son peu de crédibilité sur les propositions en matière de dépenses. Pour ce qui concerne la motion défendue par M. Censi, je vais me concentrer sur la question des recettes.

Oui, l'essentiel des nouvelles recettes et de la fiscalité portera sur les plus favorisés. Ce sont eux qui assumeront l'essentiel, avec peut-être également, à la marge, la classe moyenne supérieure. J'ai cru comprendre que notre assemblée, et notamment à droite, souhaitait la participation de tous à l'effort fiscal. Dès lors, si les classes moyennes supérieures y participaient, cela ne serait pas un drame.

À gauche, nous avons le devoir d'expliquer aux classes moyennes supérieures, et même aux classes moyennes inférieures, que le petit effort qu'elles feront aura un effet de levier. Je suis souvent choqué par l'argument utilisé par les plus favorisés, consistant à s'abriter derrière les plus modestes en leur disant qu'ils subiront une augmentation d'impôt. C'est tout simplement indécent.

Oui, il faut utiliser le levier fiscal. Je le dis aux gens qui ont peu de moyens. Si vous mettez cinquante euros, moi, j'en paierai 1 000, d'autres en paieront 10 000 et d'autres encore plus.

Cessons de parler d'impôt confiscatoire. Je déposerai un amendement visant à instaurer une tranche supplémentaire à 55 %. Je me suis livré à un petit calcul. Sur un revenu de 500 000 euros, une tranche à 55 % laisserait 20 000 euros net par mois, soit dix fois plus que le SMIC.

La question du reste à vivre doit être posée. Plutôt que de brandir des chiffres, il faut se demander ce qui reste réellement aux gens pour vivre. C'est ainsi que nous devons convaincre que l'impôt est juste et que chacun peut s'en sortir.

Sur cette question de la fiscalité, j'espère, chers collègues, que ce n'est que du renoncement lorsque vous vous dites que les forces de l'argent sont trop puissantes et qu'on ne peut pas les combattre. J'espère que ce n'est pas de la complicité. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

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