Intervention de Frédéric Reiss

Séance en hémicycle du 19 mai 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Réforme du collège

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Monsieur le Premier ministre, la loi Fillon a instauré le socle commun de connaissances et de compétences, une avancée majeure à l’ère du numérique. La loi de refondation de l’école l’a confirmé en y adjoignant la culture. La réforme des rythmes scolaires et, aujourd’hui, celle du collège semblent cependant oublier 1’importance des apprentissages fondamentaux à l’école.

Mme la ministre de l’éducation nationale s’en défend et dit vouloir remettre la méritocratie au coeur du dispositif. Or, elle fait tout le contraire.

Il est totalement incompréhensible de vouloir supprimer les classes bilangues dans les collèges, alors qu’elles donnent d’excellents résultats, y compris dans le réseau d’éducation prioritaire.

Les sections européennes créées en 1992, qui permettent dès la classe de quatrième d’acquérir une aisance linguistique et culturelle remarquable, sont malheureusement vouées à disparaître. On comprend pourquoi Jack Lang, qui était alors ministre de l’éducation nationale, se demande : « Pourquoi commencer par casser ce qui marche ? »

Aujourd’hui, un autre ancien ministre, Jean-Pierre Chevènement, affirme avec raison que « l’école a besoin de stabilité ». Le corps enseignant, dans sa grande majorité, ne souhaite pas une remise en cause du temps disciplinaire au profit des enseignements pratiques interdisciplinaires. La réforme va se faire au détriment non seulement de l’apprentissage des langues vivantes, mais aussi du français, des mathématiques et de l’histoire.

C’est pourquoi de nombreux enseignants sont en grève aujourd’hui pour dire leur incompréhension et leur désarroi.

Monsieur le Premier ministre, nous sommes loin du conflit gauche-droite dans lequel vous voulez enfermer cette réforme. Aussi le groupe UMP propose-t-il, conformément à l’article 50, alinéa 1, de la Constitution, un débat public sur le sujet.

Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à revoir votre copie ?

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