Intervention de Rémi Delatte

Réunion du 14 janvier 2013 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRémi Delatte :

Pourtant, madame la rapporteure, l'administration a anticipé le mouvement. Dans les formulaires pour obtenir une carte de famille nombreuse auprès de la SNCF, les notions de père et de mère sont supprimées au profit des mentions « parent 1 » et « parent 2 ». Et si l'on remplit ces rubriques par les termes « père » et « mère », la carte est refusée !

En matière d'adoption, il y a en réalité peu d'études sur lesquelles s'appuyer pour répondre aux nombreuses questions posées. Vos affirmations, madame la rapporteure, relèvent de la méthode Coué. Permettre l'adoption aux couples de même sexe est un mauvais coup porté aux adoptés et un manque de respect à leur égard : on ne trompe pas les enfants sur leurs origines ! L'adopté a droit à un père et à une mère. Les témoignages recueillis hier sont éloquents à cet égard.

Votre projet de loi repose sur le désir d'enfant. Il s'inscrit dans une société de désirs, une société de caprices. En revanche, il néglige complètement les droits de l'enfant.

On sait, de plus, que beaucoup de demandes d'adoption ne sont pas satisfaites : il y a 20 000 à 30 000 candidats en France pour un peu plus de 2 500 enfants adoptés. Or des pays comme la Colombie ou la Thaïlande, d'où viennent nombre de ces enfants, risquent d'interdire l'adoption en direction de notre pays.

La majorité semble avoir abandonné le projet de l'ouverture à la PMA et à la gestation pour autrui (GPA) mais tout laisse à penser que cette disposition reviendra sous une autre forme, contre l'évidence de la réalité biologique.

Quoi qu'il en soit, nous disons non à la marchandisation des enfants ! Il ne faut pas confondre le droit à l'enfant et le droit de l'enfant. L'intérêt de l'enfant est supérieur et notre responsabilité est de lui offrir les meilleures conditions d'accueil.

Peut-on aborder un texte aussi important alors que le débat n'est pas complètement engagé et que le sujet coupe la France en deux ? Nous ne parlons ni d'argent ni de moyens, mais de la famille, de la vie intime de chacun sur un plan humain et philosophique, voire spirituel. Pour beaucoup, la réforme porte une évolution anthropologique d'autant plus inacceptable qu'elle sera, si elle est adoptée, irréversible. Les Français – à 69 % selon les derniers sondages – veulent pouvoir participer au débat et s'exprimer au travers d'un référendum.

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