Intervention de Daniel Carcel

Réunion du 29 juin 2016 à 16h30
Délégation aux outre-mer

Daniel Carcel, directeur de l'Agence de promotion et de diffusion des cultures de l'outre-mer :

S'agissant de ces difficultés de circulation, la priorité a été donnée à ceux qui sont là-bas et qui veulent venir montrer leur travail ici, car ils ont vraiment du mal à accéder aux réseaux nationaux.

Cela étant, nous travaillons avec les artistes qui ont décidé de s'installer dans l'Hexagone, dont certains ont envie de retourner outre-mer pour y montrer leur production ou pour y monter des projets coopératifs avec des partenaires. Pour ces projets, que nous soutenons, nous avons des interlocuteurs dans les territoires d'outre-mer : les directions des affaires culturelles, services déconcentrés de l'État ; les services culturels des collectivités territoriales ; et des partenaires de diffusion. Ces interlocuteurs directs peuvent recevoir l'information sur les projets et éventuellement décider de les accueillir.

Pour le financement du déplacement d'un artiste ou d'une compagnie de l'Hexagone vers un territoire d'outre-mer, il existe un dispositif : le Fonds d'aides aux échanges artistiques et culturels de l'outre-mer (FEAC), cofinancé par le ministère de la culture et le ministère des outre-mer. Il y a donc des possibilités d'aller de l'Hexagone vers les outre-mer. De notre côté, nous soutenons avec beaucoup d'attention les projets coopératifs, qui se construisent avec une équipe ici et une autre là-bas, et qui permettent de profiter des deux réseaux. En nous efforçant de promouvoir ce mode de construction des projets, nous sommes dans notre rôle d'intermédiaire : nous voulons permettre aux artistes de se rencontrer.

Nos moyens ne nous permettent pas encore de développer des projets à l'international de façon très importante. Nous allons sur des marchés internationaux où les acheteurs viennent s'intéresser aux artistes qui font l'actualité dans les territoires d'outre-mer. Mais nos créateurs pourraient facilement avoir l'idée d'organiser des tournées, notamment dans leur zone régionale. Ceux de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française pourraient solliciter des aides pour aller en Nouvelle-Zélande, aux Îles Fidji, en Australie ou en Asie du Sud-Est. Nous n'avons pas les moyens, que ce soit en ressources humaines ou en financements, pour les accompagner.

De toute façon, il existe des fonds de coopération régionale, comme le Fonds Pacifique par exemple, pour faire avancer ce genre de projets de circulation à l'intérieur d'une zone. Il est vrai que peu d'opérateurs portent des projets culturels dans ce type de zones de coopération. C'est là où nous avons besoin de votre aide pour essayer de donner confiance et de faire avancer des opérateurs qui ont envie de construire des projets à une échelle comme la Caraïbe ou l'océan Indien. Comme il faut être un peu structuré pour construire ce type de démarche, l'accompagnement préalable consiste souvent en une structuration. Ces tournées sont compliquées à monter quand on n'a pas un minimum de fonctionnement administratif solide, une compétence interne.

Dans nombre de projets que nous accompagnons avec nos interlocuteurs dans les territoires, nous avons souvent à faire face à un manque de compétences dans les domaines de l'administration ou de la production. Des jeunes viennent se former ici et décident d'y rester. Il faudrait leur donner les moyens de repartir outre-mer pour mettre les compétences acquises ici au service des artistes de leurs territoires. Ce n'est pas facile actuellement compte tenu de la taille trop réduite du marché local.

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