Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

… avant bien sûr que cet oubli soit réparé.

Cette nouvelle lecture de votre projet de loi de financement de la Sécurité sociale nous donne l'occasion de déplorer une nouvelle fois le manque de vision du Gouvernement pour la santé dans notre pays. Finalement, ce projet de loi est symptomatique de la trajectoire de votre gouvernement : loin de révolutionner quoi que ce soit, contrairement à ce que prétendait le titre du livre du candidat devenu Président, vous poursuivez en tous points les politiques de vos prédécesseurs.

La France insoumise continuera de prôner la refonte progressiste de notre système de santé parce que c'est une urgence : il faut renouer avec l'héritage du Conseil national de la Résistance, qui, depuis plus de trente ans, a été l'objet d'attaques multiples. Il y a urgence à réaffirmer les principes d'égalité et de solidarité. Nous entendons donc procéder à une révolution citoyenne de notre système de santé, qui s'appuiera sur la mise en cohérence des politiques économiques et sociales, environnementales et de santé, la mise en place d'un système de santé égalitaire et accessible à tous, la démocratisation des politiques de santé et la mise à disposition de moyens financiers à la hauteur de ces enjeux.

Nous proposons, pour résumer, une santé accessible, publique et gratuite, d'abord en donnant la priorité à la prévention, parce que la santé ne peut bien sûr être réduite à la médecine. Les inégalités sociales, le taux de pauvreté, la précarité, les conditions de travail, le système éducatif, les conditions d'alimentation ou la qualité du lien social influent en effet considérablement sur l'état de santé. Le système de soins doit donc être complet et de qualité.

Il faut pour cela une réforme progressiste et globale de l'offre de soins : la coopération doit remplacer la concurrence, ce qui suppose notamment de constituer un véritable service public des soins et d'en finir avec la logique de l'hôpital entreprise.

Il y a tant à faire.

Nous proposons aussi, par la création d'un pôle public du médicament, chargé des activités de recherche et de production des médicaments jugés essentiels, de mettre les médicaments véritablement au service de l'intérêt général.

Nous avons besoin d'un système de santé véritablement démocratique. Or l'examen du PLFSS est un exercice trop technocratique, centré sur la seule dimension budgétaire, sans lien avec une politique de santé digne de ce nom.

Enfin, nous continuerons à défendre sans relâche notre proposition d'un système solidaire à 100 %. Notre approche passera en effet par l'instauration du 100 % Sécurité sociale, c'est-à-dire par un remboursement à 100 % des soins et appareils dentaires, des frais optiques et auditifs, avec notamment une baisse des tarifs des lunettes. Cette prise en charge intégrale impliquera que les usagers n'auront plus à sortir 1 euro pour se soigner. Le passage au « 100 % sécu » est une mesure solidaire car le financement et le niveau de couverture des complémentaires santé sont inégalitaires, alors que l'assurance maladie propose le même niveau de couverture pour tous.

Cette mesure serait efficace car elle permettrait de supprimer les 7 milliards d'euros de frais de gestion qui ne contribuent en rien à la santé de la population. Cette mesure serait simple et aisée à financer grâce à la transformation des primes versées aux complémentaires en cotisations sociales, aux économies réalisées sur les frais de gestion, à la suppression des dépassements d'honoraires ainsi et à la régulation de prix aujourd'hui excessifs. Les salariés des complémentaires, dont les activités seraient impactées par la mise en place « 100 % sécu », se verraient proposer une intégration au sein de l'assurance maladie.

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