Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du jeudi 8 avril 2021 à 15h00
Droit à une fin de vie libre et choisie — Discussion d'une proposition de loi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Mes chers collègues, en refusant de légaliser toute aide active à mourir, la France a jusqu'à présent fait preuve d'une grande hypocrisie. La réalité, que certains ne veulent toujours pas voir, quelle est-elle ? C'est le départ d'un nombre croissant de nos concitoyens vers les pays frontaliers pour mourir, avec la douleur supplémentaire de l'exil. La réalité, ce sont aussi les 2 000 à 4 000 euthanasies clandestines pratiquées dans notre pays, dans le secret et l'opacité. La réalité, c'est ce qu'on appelle la sédation profonde et continue, qui désigne en fait l'arrêt de la nutrition, l'arrêt de l'hydratation. Mes chers collègues, quand vous arrêtez de nourrir et d'hydrater un être humain, que faites-vous si ce n'est arrêter la vie, et arrêter la vie, hélas, à petit feu ?

Oui, les Français nous attendent car ils sont une immense majorité à être favorables au droit à l'euthanasie – c'est le cas de 96 % des Français selon un sondage Ipsos de 2019, ou de 93 % selon un sondage publié hier.

Mes chers collègues, ce 8 avril sera, j'en suis convaincu, une date majeure sur le chemin de la conquête de notre ultime liberté. Soyons à la hauteur. Soyons à la hauteur de ces millions de Français qui nous demandent le droit à une fin de vie libre et choisi par l'accès aux soins palliatifs et à l'assistance médicalisée active à mourir.

Oui, mes chers collègues, il est temps ! Il est temps, notre pays attend depuis si longtemps. Nos concitoyens veulent obtenir cette ultime liberté. Oui, mes chers collègues, il est temps de donner tout simplement à chacune et à chacun d'entre nous, quand nous arriverons au bout du chemin, sans espoir de guérison, le droit d'éteindre en paix la lumière de notre existence.

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