Intervention de Michel Herbillon

Réunion du mardi 12 octobre 2021 à 21h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

À certains signes que vous avez décrits, on peine à comprendre comment on n'a pas eu le sentiment que quelque chose de grave était en train de se passer, que des responsables, dont vous-même, ne se sont jamais dit que cela ne fonctionnerait peut-être pas et qu'un autre accord pourrait être concocté ? La rupture de confiance est majeure. Comment l'alliance AUKUS a-t-elle pu être négociée dans le secret le plus absolu ? Pourquoi aucun responsable sur place ou membre des services de renseignement n'a-t-il pu vous alerter ?

Je vous remercie de vos propos sur la zone indopacifique. Au sein de la commission des affaires étrangères, sous l'égide du président Bourlanges, ma collègue Aude Amadou et moi avons créé une mission d'information sur l'espace indopacifique. Le Président Macron a déclaré vouloir créer un nouvel ordre géostratégique pour cette région. Vous avez raison de dire qu'avec deux millions de ressortissants, 7 000 militaires et 93 % de notre ZEE, elle est stratégique pour la France et doit être considérée comme une priorité, mais la nouvelle situation change un peu la donne. Quel message doit-on envoyer à la Nouvelle-Calédonie, très importante pour notre stratégie indopacifique, qui va voter pour la troisième et dernière fois avant la fin de l'année ?

Les événements liés à la rupture de l'accord ont également accru les difficultés avec les Britanniques, alliés proches qui sont pourtant partie prenante du nouveau traité stratégique AUKUS. Les accords militaires de Lancaster House, signés en novembre 2010, engageaient le Royaume-Uni et la France dans des relations de confiance en ce qui concerne « le déploiement et l'emploi des forces armées, ainsi que des transferts de technologie ». Peut-on encore raisonnablement envisager une confiance mutuelle entre les Britanniques et la France en matière de transfert de technologie et de programmes d'achat d'armement ? La France n'est-elle pas la première victime du concept de Global Britain, récemment défendu par le Premier ministre Boris Johnson ?

Enfin, les États-Unis ont proposé la fourniture d'un sous-marin à propulsion nucléaire, alors que, conformément à la demande australienne, nous proposions un sous-marin à propulsion conventionnelle. Considérant qu'un sous-marin à propulsion nucléaire peut intéresser des acheteurs – voire davantage d'acheteurs –, aurions-nous été en mesure d'en fournir un ? Une réflexion est-elle en cours dans la perspective de nos exportations militaires à venir ?

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