Intervention de Emmanuel Dubois de Prisque

Réunion du mercredi 11 décembre 2019 à 9h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

Emmanuel Dubois de Prisque :

Afin de me livrer à l'exercice de prospective qui m'est demandé, je me suis permis de transformer un peu la question qui m'a été posée. Je me suis demandé s'il était possible de décrire la nature de cette puissance, de pointer ce qui la distingue de la puissance selon la conception que s'en font les pays occidentaux. Après deux remarques, je me pencherai sur la façon dont la question de la puissance chinoise est ici formulée, l'idée que la Chine devienne la première puissance mondiale au XXIe siècle, ou le soit déjà. Il me semble que cela révélera une divergence intéressante avec la conception que se fait la Chine elle-même de la puissance. Ensuite, je tenterai de tirer quelques conséquences de cette divergence sur la forme que prendrait une gouvernance chinoise dans un certain nombre de domaines si la Chine, comme il est probable, vient à jouer un rôle déterminant sur la scène internationale dans les décennies qui viennent.

La question consistant à s'interroger sur la possibilité que la Chine devienne la première puissance au cours du siècle actuel est bien sûr très légitime quand on constate la vitesse avec laquelle ce pays continue de progresser dans les classements mondiaux, notamment dans le domaine économique. Elle est depuis quelques années la deuxième économie mondiale derrière les États-Unis, le premier pays exportateur au monde. Fin 2018, la Chine représentait 16 % de la production mondiale alors qu'elle n'en représentait que 1,6 % en 1990. Remarquons que 16 %, c'est encore beaucoup moins que ce que représentait le PIB de la Chine dans la production mondiale avant la révolution industrielle. Selon certaines évaluations nécessairement très approximatives puisque personne à l'époque n'avait l'idée de comparer les PIB, la Chine représentait au début du XIXe siècle 30 % de la production mondiale. Autres chiffres : en 2008, sur les 500 premières entreprises mondiales, 171 étaient européennes, 28 chinoises. Dix ans plus tard, 122 sont européennes et 110 chinoises. La montée en puissance est impressionnante. Je pourrais donner bien d'autres exemples qui montreraient mieux encore la montée en puissance de la Chine : l'accroissement de ses dépenses militaires – la présence croissante de l'armée chinoise à l'étranger est fondée sur des capacités de projection toujours plus grandes – l'ampleur du projet des nouvelles routes de la soie, le rôle de la Chine en Afrique et dans d'autres régions en développement, la montée en gamme de son économie, la montée en puissance de son réseau diplomatique, sa capacité à imposer son agenda dans les instances internationales, la présence croissante de ses entreprises à l'étranger, leur capacité à imposer des normes, l'influence exercée dans nombre de pays, notamment anglo-saxons, des communautés chinoises à l'étranger, souvent liées à Pékin, etc.

Pour que la Chine prenne la première place parmi les puissances et pour que cette première place soit reconnue par tous, il faut, au-delà de la réalité de la puissance chinoise, au moins deux conditions théoriques préalables : que l'ensemble des pays du monde partagent l'idée qu'ils sont comparables entre eux, et que cette comparabilité se fasse sur la base de critères communs. L'idée selon laquelle il y aurait un classement possible des pays en fonction de leur puissance est une idée dont la Chine s'est emparée relativement récemment en adoptant les critères occidentaux, essentiellement le PIB, mais aussi en tentant de développer des index composés de critères qui lui sont propres. C'est ainsi qu'il existe en Chine, depuis quelques années, un index de puissance global national qui intègre au-delà de la taille de l'économie d'autres critères : la puissance militaire, la puissance culturelle, etc. Cependant, cet index, dont la définition des critères est floue, reste assez peu usité. Ce qui pose peut-être le plus problème pour la Chine est l'idée même selon laquelle les pays seraient comparables entre eux et ce que cette comparabilité implique.

Alors que la Chine paraît obsédée par son rang dans le monde, l'idée selon laquelle les pays seraient comparables entre eux lui pose un problème. Si les autorités chinoises elles-mêmes parlent de l'émergence de la Chine comme d'une tendance historique presque naturelle et spontanée après la parenthèse de la domination occidentale, les autorités chinoises n'aiment guère utiliser dans leur discours le registre de la rivalité ou de la concurrence. Un officiel chinois refuserait de reprendre à son compte l'idée selon laquelle la Chine devrait, dans le cadre d'une rivalité avec les puissances occidentales, et singulièrement bien sûr avec les États-Unis, supplanter ses concurrents pour devenir la première puissance mondiale. La Chine, selon ses dirigeants, ne vise pas la première place mondiale, mais la restauration de la nation chinoise. C'est une distinction très importante à comprendre.

Pourquoi la Chine refuse-t-elle de se considérer ouvertement comme une nation en rivalité avec les autres ? La première raison est évidente. Il s'agit de rassurer les autres pays qui ne peuvent voir – chacun le comprend – émerger aussi rapidement un pays d'une taille aussi importante que celle de la Chine sans inquiétude. Même si la Chine est de fait prise dans une rivalité protéiforme pour la prééminence mondiale, elle ne l'admettra pas pour de simples raisons tactiques, car ce serait contre-productif. Il y a une autre raison, sans doute plus profonde et plus structurelle. La Chine ne se conçoit pas ou qu'avec réticence sur le modèle des États-nations européens nés progressivement au XVIe et au XVIIe siècle. Nous ne sommes jamais vraiment sortis du système westphalien dans lequel les États se reconnaissent les uns et les autres comme égaux, mais aussi éventuellement comme rivaux, dans lequel ils peuvent entrer en relation les uns avec les autres sur un pied d'égalité en signant des traités et entrer en guerre dans un cadre légal. Bref, les États européens, en mettant en place progressivement un système où ils se reconnaissent les uns et les autres comme égaux, se sécularisent et se territorialisent. Ils sont progressivement contraints à une forme de kénose politique, et n'ont plus l'ambition, tels l'Empire romain ou le Saint Empire, de représenter l'ensemble du monde. Ils représentent chacun une part circonscrite délimitée géographiquement de ce monde.

L'histoire politico-diplomatique chinoise est très différente. L'Empire chinois est fondé sur un principe indistinctement politique et religieux. Si la Chine impériale est en essence un État contrôlant un territoire grâce à une administration et une armée, c'est aussi autre chose : le monde dans son ensemble. Tout ce qui est sous le ciel est le produit de l'activité rituelle de l'empereur, lui-même désigné comme le Fils du Ciel. L'empereur est donc une figure religieuse avant d'être une figure politique. En la personne de l'empereur, la source spirituelle du monde est située au cœur de l'Empire. Le monde dans son ensemble, qu'il soit culturellement chinois ou non, s'organise nécessairement autour de lui. C'est pour cela que pour rentrer en relation avec l'Empire, les étrangers devaient entrer dans le cadre imposé par lui. Il fallait reconnaître la sacralité de l'empereur, même si cette reconnaissance était purement formelle. La forme était tout ce qui comptait pour la bureaucratie impériale. La Chine impériale ne peut donc entrer en rivalité avec les États-nations européens puisqu'elle est d'une essence différente des autres nations. Elle est le principe organisationnel du monde. Tandis que les États-nations poursuivent dans le désordre leurs intérêts propres, l'empereur, par son activité rituelle, ses ministres par leur activité politique, travaillent à organiser le monde, à lui donner un ordre, une harmonie, et à l'époque communiste, un sens.

Malgré la réalité de la rivalité de la Chine avec les États-Unis, les dirigeants chinois n'en parlent jamais, car ce serait ramener la Chine au rang d'État-nation comme les autres. Paradoxalement, la Chine est tout à la fois obsédée par les États-Unis et en pleine rivalité avec eux. Nous le voyons dans l'obsession chinoise pour les classements en tout genre, classement de Shanghai, classement en termes de puissance nationale globale, etc., et dans le déni de cette rivalité qui est transcendé dans un discours lénifiant qui met en avant un hypothétique futur partagé ou le destin commun de l'humanité. Comment résoudre cette contradiction ? En rejetant la faute de cette situation conflictuelle sur l'autre. Pour la Chine, la rivalité est toujours le fait des États-Unis ou du Japon. Les États-Unis sont ainsi accusés d'être prisonniers de la mentalité conflictuelle de la guerre froide, tandis que le Japon est pointé du doigt en raison de la résurgence du militarisme des années 1930. C'est que du point de vue chinois, le Japon et les États-Unis sont des États-nations qui poursuivent leurs intérêts propres, tandis que la Chine incarne, à travers l'empereur ou le parti communiste chinois, l'intérêt commun de l'humanité. Incarner l'intérêt commun sur le plan intérieur, c'est d'ailleurs le rôle que se donne le parti communiste, tandis que les individus en Chine sont toujours susceptibles, à moins d'être animés par une véritable foi dans le parti, d'être corrompus par la recherche de leurs intérêts particuliers, aux dépens du commun et de ceux qui l'incarnent, le bien nommé parti communiste.

Quelles preuves avons-nous que le parti incarne l'intérêt général, qu'il est en phase avec les forces qui organisent la marche du monde ? Pour le parti communiste chinois, le déplacement progressif de la Chine vers le centre de la scène mondiale, selon l'expression de son secrétaire général au cours du dix-neuvième congrès en octobre 2017, est un aspect central de ce qu'il appelle « le sens de l'histoire ». Le sentiment du parti de se situer dans le sens de l'histoire est très prégnant aujourd'hui parmi ses membres et en particulier chez Xi Jinping. Le terme chinois donne le sentiment d'une force naturelle irrésistible. La traduction officielle en anglais de cette expression est « the tide of history », la marée de l'histoire, une force naturelle, voire surnaturelle et irrésistible incarnée par le parti. Dans la mythologie historique qui lui est propre, l'empire sino-mandchou au XIXe siècle n'a pas su saisir les opportunités stratégiques de son époque en refusant de se moderniser et de voir en face la menace que représentaient les puissances occidentales. C'est pour cela qu'il a été défait. Il n'y a pas de hasard dans l'histoire et seule compte la victoire. Cette conception de l'action politique pourrait être qualifiée d'ordalique, au sens où la pérennité du pouvoir du parti est garantie par les signes de son élection par l'histoire : croissance économique, montée en puissance militaire, poids croissant sur la scène internationale, stabilité et absence de contestation visible de la part de la société civile, etc. Il s'agit d'une conception dangereuse pour celui qui la porte, comme toute ordalie, puisque si le ciel se mettait à manifester trop évidemment son mécontentement, la légitimité du parti serait alors réduite à néant.

Comment le parti évite-t-il de se trouver dans cette situation désagréable ? D'abord et surtout, en tentant de maintenir une stabilité politique totale – dans la pensée classique chinoise, les révoltes du peuple, tout comme les catastrophes naturelles, sont le signe que le mandat du ciel est retiré aux gouvernants – ; ensuite, en se répétant les preuves de sa propre élection par le ciel et en luttant contre tous les discours qui viennent contredire cette élection. Dans ce contexte, les démocrates hongkongais ou le peuple taïwanais ne doivent s'attendre à aucune ouverture du côté de Pékin, car leur propre métarécit, leur propre mythologie politique, qui passe de plus en plus manifestement par la construction d'un État-nation séparé de la Chine, contredit trop manifestement le discours chinois. Il faut remarquer de ce point de vue à quel point le sens du long terme permet à la Chine d'éviter de se remettre en cause.

Aujourd'hui, la Chine fait face à une révolte impressionnante dans ses marges, à Hong Kong et à Taïwan notamment, mais elle se projette sur le très long terme. Ainsi, dans son discours au dix-neuvième congrès, Xi Jinping donne des échéances à 2035 ou 2049, le centenaire de la République populaire de Chine. Si dans le court terme, les évènements de Hong Kong ou de Taïwan paraissent lui donner tort, le parti peut toujours se projeter très loin dans l'avenir et considérer que les évolutions de court terme sont des péripéties sans importance. Les analystes qui se focalisent sur le court terme sont ainsi accusés d'être de courte vue, car si comme le disait Keynes « sur le long terme, nous serons tous morts », la Chine, elle, sera toujours vivante.

Enfin, le signe de l'élection par le ciel et par l'histoire du parti se manifeste aux yeux des Chinois et du monde par le fait que le parti incarne la science, le progrès et la modernité. Pékin embrasse avec un enthousiasme presque inconnu ailleurs toutes les innovations technicoscientifiques qui se présentent à lui pour créer un système totalitaire fondé sur la science et sur la technologie (système de crédit social, caméra de reconnaissance faciale, IA, etc.) Ainsi, si la Chine de son propre point de vue devient au XXIe siècle la première puissance mondiale, ce n'est pas tant parce qu'elle serait en tête dans une course où des concurrents seraient partis à égalité, mais plutôt parce qu'elle est partie avant tout le monde, parce qu'elle est – selon l'historiographie officielle chinoise bien sûr et non dans la réalité – la source première de la civilisation. Cette antériorité vaut primauté. C'est en ce sens ambigu que la Chine, en restaurant sa civilisation antique, pourra être dite première, première à l'origine, première à la fin. Reste cependant à comprendre son effacement durant la période de domination de l'Occident.

Enfin, et c'est peut-être le plus important, du fait que le parti incarne le sens de l'histoire, la volonté du ciel, il doit pouvoir convaincre et se convaincre que les évolutions perceptibles dans la réalité ont été voulues par lui. C'est ainsi que lorsque la croissance faiblit, le parti déclare qu'il s'agit d'une évolution normale voulue par lui, organisée dans le but de privilégier la qualité plutôt que la quantité. À l'inverse, ceux qui s'opposent trop manifestement à la volonté du parti, les souverainistes taïwanais ou les localistes hongkongais, sont accusés de s'opposer au sens de l'histoire et sont menacés d'être punis par l'histoire elle-même. Il y a des déclarations très explicites de Xi Jinping lui-même en ce sens.

Quelles sont les conséquences de cette difficulté de la Chine à prendre sa place et seulement sa place parmi les États-nations sur la forme que prend la gouvernance chinoise ? La première chose à remarquer est un hiatus de plus en plus profond entre le discours et la réalité. À Davos en 2017, le discours de Xi Jinping sur l'interdépendance et le futur partagé de l'humanité a trouvé un écho extraordinaire dans certains milieux traumatisés par l'élection de Donald Trump. Dans la réalité, la Chine poursuit une recherche d'autonomie technologique, par exemple avec le plan China 2025. Il y a seulement deux jours, Pékin a annoncé que l'administration chinoise devrait se débarrasser rapidement de tous les logiciels étrangers. La Chine cherche donc à rendre les autres dépendants d'elle tout en poursuivant pour elle l'indépendance stratégique.

Cette ambiguïté se voit dans la coexistence de la construction d'une armée superpuissante et d'un discours pacifique. Ce discours n'est pas seulement tenu à des fins de propagande. Il traduit l'allergie de la Chine aux situations ouvertes de rivalité. Il ne peut y avoir deux empereurs sur la terre comme il ne peut y avoir deux soleils dans le ciel. C'est pour cela qu'en Chine, il y a une préférence traditionnelle pour la rhétorique de la justice et de la punition plutôt que pour celle de la guerre. Une guerre idéale pour la Chine est une expédition punitive, un parent qui punit un enfant pas sage. La dernière intervention militaire de la Chine à l'étranger, l'invasion par la Chine du Vietnam, qui a quand même fait presque 30 000 morts de chaque côté en un mois, a été présentée par Deng Xiaoping à Jimmy Carter, au moment de sa visite aux États-Unis en 1979, comme une fessée donnée à un enfant turbulent.

Un autre aspect qui est rarement pensé, mais qui n'est pas anodin, est la place que fait la Chine aux statistiques. Je parlais de la kénose que s'imposent les États européens au XVIIe siècle lorsqu'ils se sécularisent et se territorialisent. Cette kénose se traduit de façon très concrète par l'invention des statistiques. Celles-ci apparaissent à peu près concomitamment dans les principaux pays européens et traduisent un processus de désacralisation. Le prince a quelque chose à apprendre de la société qui lui fait face. Il n'est pas tout puissant, la société existe en dehors de lui. Cette kénose, la Chine ne l'a pas connue, ce qui rend problématique son rapport aux statistiques. Formellement, le pouvoir est tout-puissant et ne saurait avoir quelque chose à apprendre du peuple qui est face à lui, dont il est – c'est dans la charte du parti – l'avant-garde. Les chiffres officiels chinois visent moins à refléter la réalité qu'à la produire. Le Premier ministre actuel, Li Keqiang, lorsqu'il était à la tête d'une province chinoise, affirmait à ses interlocuteurs occidentaux qu'il ne se fiait pas aux chiffres de croissance qui lui étaient fournis par ses services, mais sur d'autres chiffres, moins politiques, mais plus à même de refléter la réalité : le fret, la consommation d'électricité, les prêts bancaires. On parle depuis de l'index Li Keqiang.

La nature religieuse du pouvoir chinois a des conséquences très concrètes dans ses rapports avec les autres religions. On le voit dans ce qui se passe aujourd'hui au Xinjiang, où le programme de rééducation des musulmans ouïghours et kazakhs comprend manifestement une dimension spirituelle. Puisque le parti incarne non seulement la vraie civilisation chinoise, mais aussi le sens de l'histoire, les Ouïghours doivent abandonner leurs superstitions et embrasser les bienfaits de la civilisation chinoise. La réaction chinoise aux critiques internationales est désarmante de bonne conscience. Les autorités chinoises ne voient pas de problème dans le fait d'offrir aux musulmans du Xinjiang un accès privilégié à la culture chinoise. L'islam n'est pas le seul à être concerné. Le gouvernement prévoit de retraduire la Bible afin de la siniser. Seule cette traduction officielle en chinois serait autorisée, afin de la rendre compatible avec ce que le parti estime être la spiritualité chinoise. Dans certaines provinces, on remplace dans les églises les crucifix par des portraits de Xi Jinping et les dix commandements par des slogans du parti. On interdit aux mineurs d'assister à la messe ou au catéchisme. Au mois d'octobre dernier, le ministère chinois de l'Éducation a publié une directive visant au nettoyage des bibliothèques appelées à se débarrasser des livres édités dans des éditions pirates, mais aussi les livres propageant des cultes hérétiques ou des superstitions, sans autre précision. Dans le Gansu, un établissement scolaire un peu trop zélé s'est même livré à un autodafé devant la bibliothèque ; les photos ont été publiées sur les réseaux sociaux.

À travers ces différents exemples – la liste n'est pas exhaustive – nous constatons qu'une gouvernance chinoise serait très différente d'une gouvernance occidentale. Il ne faut cependant pas négliger les forces qui contrecarrent la forme prise par l'émergence chinoise et qui s'exercent en Chine même ou dans sa périphérie immédiate, nous le constatons à Taïwan et à Hong Kong. Je parlais des statistiques et de la particularité chinoise dans ce domaine, mais il existe aussi bien sûr d'excellents statisticiens en Chine, attachés à faire émerger la réalité qu'ils sont censés décrire et dont le travail entre en tension avec la volonté du pouvoir de contrôler et même de produire la réalité. Nous voyons avec l'index Li Keqiang le type de paradoxe actuel auquel est confrontée la Chine, car il lui faut aussi se connaître pour pouvoir agir efficacement sur elle-même et sur le monde.

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